Les avocats des dix-huit prévenus poursuivis dans le cadre de l'affaire Sonatrach ont plaidé, hier, devant la chambre d'accusation près la cour d'Alger. La décision de la chambre d'accusation sera connue le 21 novembre prochain. La chambre d'accusation près la cour d'Alger a entendu, hier, les avocats des dix-huit prévenus poursuivis dans le cadre de l'affaire Sonatrach, ainsi que la défense de la partie civile, Sonatrach, et le représentant du parquet d'Alger. Durant des heures, les robes noires ont tenté de battre en brèche les faits reprochés à leurs mandants, en plaidant l'innocence. Pour ce qui est de l'avocat de Sonatrach, il a tout simplement insisté sur le rapport que la compagnie a établi faisant état du préjudice que cette affaire lui a occasionné. Pour lui, les prévenus «sont coupables». Conclusion que les robes noires ont rejetée arguant du fait que l'expertise en question ne peut être retenue comme référence. Ils expliquent leur position en reprenant les propos du directeur du département juridique de Sonatrach devant le juge d'instruction. Ce dernier avait affirmé que la compagnie ne disposait pas d'experts en la matière et de ce fait, elle n'était pas apte à élaborer une quelconque expertise. A signaler que le juge d'instruction avait demandé de Sonatrach d'établir une analyse comparative entre les différents contrats signés avant et après le scandale avec les mêmes sociétés mises en cause et d'autres. La défense exige une nouvelle expertise Devant la chambre d'accusation, les avocats des prévenus ont tous rejeté cette analyse exigeant une autre expertise «plus neutre et plus professionnelle». Pour sa part, le représentant du parquet a défendu les conclusions du juge d'instruction, tout en mettant l'accent sur «le grave préjudice» que le scandale a provoqué. Selon lui, le dossier «est trop lourd et les faits trop importants et avérés». Il a plaidé les mêmes chefs d'inculpation retenus, appuyant ainsi la majorité des décisions du juge. Ce qui laisse croire que la correctionnalisation du dossier ne sera pas remise en cause par la chambre d'accusation, vu que toutes les parties au dossier ne la contestent pas. Après avoir entendu tous les avocats, la chambre d'accusation a levé l'audience et mis l'affaire en délibéré sous quinzaine. Ce qui veut dire que le 21 novembre prochain, elle devra décider de l'ensemble des qualifications des faits retenus contre les prévenus, mais également sur les demandes du juge d'instruction relatives à l'ouverture d'une enquête approfondie sur Réda Hamèche, l'ancien chef de cabinet de l'ex-PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, et proche collaborateur de l'ex-ministre de l'Energie, Chakib Khelil, mais aussi sur Nouria Meliani, la patronne du bureau d'études CAD qui a obtenu le marché de réfection du siège de la compagnie à Ghermoul, à Alger. Les réponses des commissions rogatoires relatives aux biens des prévenus à l'étranger ont fait état de nouveaux faits que le juge qualifie de corruption et de blanchiment d'argent. De ce fait, et étant limité par les questions de la chambre d'accusation, le magistrat a demandé à celle-ci d'approfondir ces présomptions par une enquête complémentaire sur Réda Hamèche et Nouria Meliani. Il faudra donc attendre le 21 novembre prochain pour voir si la chambre d'accusation va suivre le juge et donner une autre tournure à cette affaire qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive…