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Analyse
Le temps économique vu par Ahmed Ouyahia
Publié dans El Watan le 27 - 03 - 2006

Ahmed Ouyahia entre dans sa septième année de conduite du gouvernement. Belle longévité qui fait oublier l'intermède HBB (Hamdani, Benbitour, Benflis) durant lequel Ouyahia, jamais très loin, était aussi le numéro deux du cabinet ministériel.
Son secret ? Il rassure le noyau dur du système. Mais pourquoi donc au point de cumuler bientôt un septennat à la tête du gouvernement ? Peut-être parce que Ahmed Ouyahia est un mutant perpétuel. Un homme sans principes idéologiques. Toujours prêt à servir avec le dernier des zèles l'idée forte du moment. Qui n'est jamais par définition sa propre idée. Cela est remarquable en politique - voir son acrobatique capacité à épouser le discours réconciliateur de Abdelaziz Bouteflika - mais pas moins spectaculaire en économie. Ahmed Ouyahia est un soldat vaillant de l'ajustement structurel lorsqu'il est politiquement payant de ne pas discuter les conditionnalités de Washington mais de les appliquer sans trembler du stylo. Il est prudemment un « patriote économique » lorsqu'il doit « exister » face à la déferlante des Bouteflika Boys au début de la décennie actuelle qui donnent « tout faux » à la gestion précédente - celle de Ouyahia bien sûr - et qui mettent le cap sur le « tout pour les étrangers ». Mais qui est aujourd'hui ce chef du gouvernement qui, face à la presse, plastronne des heures durant notamment sur son bilan économique presque comme s'il était responsable de la montée des prix du pétrole ? Un décidant à la carte ; selon la sensibilité du dossier, selon le rapport de force du moment, selon le point de vue de Bouteflika qui reste transcendant. La convertibilité totale du dinar ? On sait que le président la redoute autant d'ailleurs que le noyau dur du système. Ouyahia est contre et il peut ajouter sa touche personnelle en tordant le cou au passage à Ali Benouari, l'homme qui a réintroduit le sujet en Algérie avant le FMI. Le patrimoine public ? Ahmed Ouyahia, réservé il y a trois ans au sujet de la loi sur les hydrocarbures, se fend dans le décor planté finalement par Chakib Khelil : si les gisements de pétrole et de gaz ont été cédés à ceux qui allaient les découvrir alors quel enjeu reste-t-il autour des entreprises publiques économiques ? Autant se montrer comme le champion des privatisations tous azimuts puisque de toute façon c'est dans cette direction que souffle le vent. Aujourd'hui, Ahmed Ouyahia est un téméraire pourfendeur du lobby de la voiture d'occasion. Avant, quand le président Bouteflika n'avait pas encore fait basculer le dossier en faveur des concessionnaires du neuf, Ouyahia défendait le cahier des charges qui exigeait d'eux de lancer des activités industrielles en Algérie avant toute mesure de protection en faveur du véhicule neuf. Chercher un principe directeur dans « la pensée économique » de Ahmed Ouyahia ? Une promesse de migraine. Il n'en existe pas. L'homme travaille les dossiers et les réseaux. Jamais la prospective et les grandes stratégies. C'est une mécanique du court terme. S'engager plus loin est politiquement inutile. Puisqu'on a encore le temps de changer de conviction sur tout. Par exemple sur la place des banques privées algériennes - quelqu'un se souvient-il de Ouyahia faisant une allusion négative sur El Khalifa Bank avant qu'elle ne vole en éclats ? Dans le personnel politique mondial des « temps modernes », le profil de Ahmed Ouyahia est recherché. Un pragmatique, flexible sans dogme idéologique. Protectionnisme avec l'OMC ce mois-ci, libre échangiste avec l'Union européenne le mois suivant, et inversement selon une grille de paramètres jamais aléatoires. Une constante tout de même dans ce tourbillon. Ahmed Ouyahia tient beaucoup de la crête des Ath Adnan où s'est forgée la cosmologie des siens. En bon paysan en contexte de rareté, il respecte les lois ancestrales du milieu. Il a géré la disette des années 90 sans pitié. Pour se débarrasser de la figure de l'usurier. Aujourd'hui qu'il est riche, il n'est hanté que par une seule chose : ne pas retomber à nouveau entre les mains de l'usurier. Son grand dessein de la vie ? Rembourser la dette par anticipation. Cela fait un peu court en stratégie économique même au royaume des pragmatiques.

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