La situation dans les écoles primaires est intenable. Les APC qui les gèrent sont déficitaires et ne peuvent donc pas les entretenir. Mobilier dégradé, plafonds et murs lézardés, sanitaires saccagés, absence d'appareils de chauffage. Tels sont les quelques problèmes que connaissent plusieurs écoles primaires dont la gestion est confiée aux APC. Une classe a été fermée ces dernières semaines dans une école primaire à Bouzaréah, en raison de l'effondrement du plafond. L'école Talabou El Ma s'est dégradée et l'administration a décidé de regrouper les élèves dans une seule classe, déjà surchargée. «La direction de l'école n'est pas décidée à réparer le plafond. Aucune solution n'est prévue à brève échéance. La seule solution était de regrouper les élèves qui sortent à 17h dans une même classe», s'indigne un parent d'élève, étonné du retard des autorités locales pour prendre en charge les problèmes de cet établissement, où les commodités nécessaires telles que l'eau sont absentes. Pourtant, les autorités de tutelle et l'APC ont été informées des conditions déplorables dans lesquelles sont scolarisés des enfants vulnérables des quartiers limitrophes. Les parents d'élèves s'indignent contre cette situation qui n'a que «trop duré». Ils réclament une révision profonde des modalités de gestion de ces établissements. «La situation dans les écoles primaires est intenable. Les APC qui les gèrent sont déficitaires et ne peuvent donc pas les entretenir. Pourquoi s'entête-t-on alors à leur laisser assumer cette fonction ? Les lycées et les CEM connaissent moins de problèmes. Nous demandons aux autorités de retirer la gestion des écoles primaires aux APC», réclame Ahmed Khaled, président de la Fédération nationale des parents d'élèves, qui représente quelque 800 associations. Les griefs retenus contre les autorités locales sont importants, surtout durant la période de froid. «Le chauffage est inexistant dans une proportion importante, surtout à la périphérie de la capitale, à Kheraïssia et Souidania par exemple. Quand il y a des poêles à mazout, ils sont souvent dégradés ou ne sont pas utilisés en raison de l'absence de fioul. Les 2/3 des écoles ne disposent pas d'appareils de chauffage. Le gaz de ville est inexistant dans des établissements», s'indigne Ahmed Khaled. Le problème des écoles n'est pourtant pas lié au manque de subventions. Les enveloppes dégagées par la wilaya d'Alger et approuvées par les élus de l'APW sont «importantes», mais ne sont pas consommées. «La wilaya d'Alger dont il faut saluer le grand intérêt pour les paliers inférieurs donne de l'argent, mais les élèves des écoles primaires n'en profitent pas. En 2007, par exemple, 3 milliards ont été alloués aux 3 directions de l'éducation. Les 2/3 seulement de cette enveloppe ont été consommés. Les besoins des écoles primaires sont pourtant importants, mais les APC ne veulent pas profiter de cette manne», s'étonne Khaled. En plus du manque de mobilier, d'appareils de chauffage, les établissements ne prennent pas en charge les Unités de dépistage et de suivi (UDS). «Les centres de santé sont souvent inexistants ou manquent de personnel qualifié et de commodités. Il ne faut pas s'étonner de voir ressurgir d'anciennes maladies. Les médecins ne font la visite qu'une fois pas an. Certains d'entre eux demandent aux élèves de se déplacer dans les CEM, c'est aberrant !», s'indigne le président de l'association.