Le président du RCD, le premier secrétaire du FFS, le leader du RND et le secrétaire général du FLN animeront, cette semaine, des meetings dans la ville des Genêts. La campagne électorale amorce sa dernière ligne droite, mais elle n'arrive point à susciter l'engouement de la population dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les partis politiques et les candidats indépendants aux élections locales du 29 novembre se contentent de sorties de proximité dans les villages ou les quartiers dans le but de convaincre le citoyen à adhérer à leurs programmes. Mais ce n'est pas chose facile pour les candidats puisque la population ne semble pas avoir l'esprit branché sur le scrutin prochain. D'ailleurs, rien qu'à faire un tour dans le chef-lieu de wilaya, on constate que le climat ne renvoie aucune image de campagne comme ce fut le cas jadis, notamment dans les années 1990 où les joutes électorales mobilisaient les citoyens. Les affiches placardées dans les sites réservés à la campagne sont souvent arrachées. On remarque même des graffitis sur les posters des candidats. Les quelques meetings animés à la maison de la culture, la semaine dernière, par deux leaders de partis politiques, Ali Boukhezna du MEN et Louisa Hanoune du PT, n'ont pas drainé une assistance nombreuse. A l'exception des candidats et de quelques curieux, la salle était à moitié vide. Les citoyens boudent les discours électoraux. Les candidats essayent de convaincre, mais sans résultat. Les permanences des partis ne grouillent pas de monde. C'est l'indifférence totale. «Aucune liste ne m'a convaincu. Ce sont les mêmes personnes qui reviennent toujours. On dirait qu'il s'agit de leur chasse gardée. Ils sont là à attendre les élections pour se présenter de nouveau. Ils ne font que ça. C'est devenu un métier pour eux. Des éternels candidats. Ils ne veulent pas laisser leur place», commente un citoyen, médecin de profession. Le «métier d'élu», beaucoup de gens en parlent. Que ce soit aux APC ou à l'assemblée de wilaya, des élus font carrière. Le désintérêt de la population ne s'arrête pas à ce stade puisque des jeunes, notamment, ne connaissent même pas les leaders des partis politiques et ne savent même pas comment se déroule l'élection d'une l'APW. «Le 29 novembre, c'est le vote pour élire les maires et le wali», dit Kamel, étudiant à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, qui était, faut-il le rappeler, un espace privilégié pour le débat politique.