Le long métrage de fiction Parfums d'Alger, honoré d'une mention spéciale du prix Don Quichotte, sera la seule distinction pour les réalisateurs algériens. Le long métrage de fiction La pirogue, du réalisateur sénégalais Moussa Touré, a reçu samedi soir à Tunis la plus haute distinction des Journées cinématographiques de Carthage, qui se tiennent à Tunis depuis le 16 novembre. Ce film, qui a reçu la statuette du Tanit d'or de la 24e édition des JCC, relate le quotidien de plusieurs villageois de la banlieue de Dakar (Sénégal), pêcheurs, qui traversent vers les îles Canaris en pirogue au péril de leur vie. Le Tanit d'argent à été attribué à Maout lilbeyaâ (Mort à vendre) du réalisateur marocain Faouzi Ben Saïd, alors que le Tanit de bronze est revenu à l'Egyptienne Hala Lotfi pour Sortir au jour. Le jury, présidé par l'un des pionniers du mouvement du renouveau culturel tunisien, Ali Louati, a décidé d'attribuer le Prix spécial du jury au Sénégalais Alain Gomis, pour son film Aujourd'hui Tey, le prix du meilleur scénario à Mahmoud Ben Mahmoud (Tunisie), qui a réalisé Le professeur. La pirogue, œuvre émouvante sénégalaise, a aussi raflé le Grand prix du public, un prix des plus importants au vu du nombre de spectateurs qui a atteint cette année le chiffre record de 100 000 entrées sur les 13 salles. Dans cette catégorie du long métrage, l'Algérie était représentée par Parfums d'Alger de Rachid Benhadj et El Taiib (Le repenti) de Merzak Allouache. Dans la catégorie documentaire, Président Dia, du réalisateur sénégalais Ousmane William Mbaye, un documentaire sur l'arrestation, en 1962, de Mamadou Dia, accusé alors de coup d'Etat, a été primé de la Statuette d'or de sa section. Le jury du documentaire présidé par l'homme de cinéma italien, Renzo Rossellini, a décidé d'attribuer le Tanit d'argent au documentaire égyptien «La vierge, les coptes et moi, réalisé par Namir Abdel Messeh, et le Tanit de bronze à It's all in Lebanon (Tout ça et plus, Liban) de Wissem Charaf. Dans cette section, l'Algérien Hamid Benamra était en lice avec son documentaire sur Mustapha Boutadjine Bouts de vie, bouts de rêves. Dans la section court métrage, la Statuette d'or est revenue au réalisateur marocain Adil El Fadili pour son film qualifié de «grand et court» par les membres du jury, Courte vie. Le jury, présidé par le cinéaste palestinien Rashed Masheharawi, connu pour avoir tourné ses films à l'intérieur du territoire palestinien, et qui compte parmi ses membres le critique algérien Abdelhakim Meziani, ont attribué les Tanit d'argent et de bronze à Bousculades, 9 avril 1938, co-réalisé par les tunisiens Sawssen Saya et Tarak Khaladi, et à Marie-Clementine Dusabenjambo du Rwanda pour son œuvre Lyzia. Un prix spécial a, par ailleurs, été attribué à la Libanaise Sabine El Chamaa pour son court métrage Mardi, alors que Le hublot, premier film d'Anis Djaâd, était en lice pour l'Algérie. La 24e édition des Journées cinématographiques de Carthage a fermé ses portes hier, avec la projection des œuvres primées.