La visite de trois jours de Jean-Pierre Raffarin devrait constituer un bon test pour le futur des relations entre l'Algérie et la France. Conçue surtout pour préparer la visite du président français qui aura lieu début décembre, la mission de l'ancien Premier ministre et vice-président du Sénat intervient dans une conjoncture favorable. Le nouveau président français, François Hollande, a déjà montré la disponibilité de la France à aller de l'avant dans ses relations avec l'Algérie en développant un «partenariat stratégique mutuellement avantageux» ou un «partenariat de grande dimension» pour reprendre l'expression du ministre français des Affaires étrangères. Côté algérien, on espère un réel engagement de l'Etat français pour ce partenariat qui peut apporter beaucoup en ces temps de crise. Surtout que le changement intervenu en France il y a quelques mois a mis sur la touche les voix discordantes et nostalgiques d'un passé révolu. Des voix pénalisantes pour un rapprochement qui peut bénéficier aux deux pays. La reconduction de M. Raffarin dans sa mission d'envoyé spécial pour les affaires économiques en Algérie devrait faciliter la négociation sur les projets qui n'ont pas encore abouti et relancer l'expérience du forum organisé en mai 2011 et qui s avait donné lieu au regroupement de près de 500 PME. Car au-delà des grands projets qui ont fait l'objet d'une concertation centralisée, des possibilités de coopération existent entre les deux pays et offrent des possibilités d'intégration. Cette relance intervient au moment où les autorités algériennes ont décidé de relancer le dialogue avec les entreprises au niveau national. Il y a quelques jours, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a exposé la détermination du gouvernement à prendre en charge les propositions des organisations patronales pour dynamiser les entreprises et relancer l'investissement productif. Deux aspects importants liés directement au climat d'investissement ont retenu l'attention de l'opinion : le rôle des banques et le retard technologique accusé à travers la 3G et l'absence d'utilisation des nouvelles technologies. Le Premier ministre s'est engagé à changer les règles du jeu dans le système bancaire en vue de faciliter l'octroi de crédits et à rendre plus fluide la gestion. De même qu'il s'est engagé à lancer la 3G très rapidement. Le développement des nouvelles technologies reste déterminant dans la croissance de l'économie. La réussite du partenariat est aussi tributaire de ce développement. Croire qu'il est possible d'obtenir une croissance économique plus importante ou attirer plus d'investisseurs étrangers et obtenir un transfert technologique sans révolutionner le système bancaire ou en négligeant les nouvelles technologies est de la pure utopie.