La France votera cette semaine en faveur de l'octroi d'un nouveau statut rehaussé de la Palestine à l'ONU – celui d'Etat observateur –, a annoncé hier le chef de la diplomatie, Laurent Fabius. «Ce vote, nous allons le faire avec cohérence et lucidité. Vous savez que depuis des années et des années, la position constante de la France a été de reconnaître l'Etat palestinien. C'est la raison pour laquelle jeudi ou vendredi prochain, quand la question sera posée, la France répondra ‘oui' par souci de cohérence», a déclaré M. Fabius devant les députés français. Les Palestiniens, qui ne sont actuellement à l'ONU qu'une simple «entité observatrice», ont annoncé leur intention de demander demain, devant l'Assemblée générale de l'ONU, un statut d'Etat non membre. Le ministre français des AE a rappelé que cette position constante de Paris en faveur de la reconnaissance d'un Etat palestinien avait été exprimée en 1982 devant la Knesset par l'ex-président socialiste, François Mitterrand. Elle avait été réaffirmée l'an dernier sous la présidence de Nicolas Sarkozy (droite) lors de l'admission de la Palestine à l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) et figurait dans le programme de campagne présidentielle du candidat François Hollande. «Mais en même temps, il faut faire preuve de beaucoup de lucidité, d'une part parce que le texte (de la demande palestinienne) est actuellement en discussion et, d'autre part, parce que le moment où cette question va être proposée est très délicat», a poursuivi Laurent Fabius. M. Fabius a évoqué à cet égard le cessez-le-feu «extrêmement fragile» à Ghaza, la perspective des élections israéliennes et le changement prochain de l'Administration américaine. «C'est seulement par la négociation – que nous demandons sans conditions et immédiate – entre les deux parties qu'on pourra aboutir à la concrétisation d'un Etat palestinien. Si l'on est à la fois cohérent et lucide, à ce moment-là, on travaillera pour la paix», a-t-il conclu. La semaine dernière, M. Fabius, s'exprimant devant le Sénat, avait déjà laissé entendre qu'il était plutôt favorable à ce changement de statut pour les Palestiniens, alors que la présidence française semblait jusqu'alors plutôt encline à choisir l'abstention. Fidèles soutiens d'Israël, les Etats-Unis, eux, sont catégoriquement opposés à la démarche palestinienne à l'ONU.