La fédération des parents d'élèves révèle que le ministère n'a présenté de plan de remplacement des départs à la retraite et en maternité. Il n'y a eu aucune décision concrète concernant le recrutement d'enseignants, malgré les alertes des associations des parents d'élèves depuis le début de l'année scolaire», a affirmé Khaled Ahmed, président de la Fédération nationale des associations des parents d'élèves. «Le premier trimestre tire à sa fin et les élèves ne connaissent pas encore certains de leurs enseignants», s'alarme le représentant des parents d'élèves qui estime que le phénomène ne peut être quantifié, même pas par les services du ministère de l'Education. «Nous sommes inquiets de l'ampleur prise par ce phénomène. Les associations des parents d'élèves font écho du manque récurrent au niveau des établissements des quatre coins du pays. Il ne s'agit pas uniquement des deux matières comme les maths et le français dont le ministère peine à trouver des enseignants en nombre suffisant, mais d'autres matières comme les sciences, la physique l'histoire-géographie et les langues étrangères. Cela devient inquiétant», lance-t-il. Le concours de recrutement organisé avant la rentrée scolaire n'a pas réglé ce problème. Des enseignants affectés dans certaines régions refusent toujours de rejoindre leur poste. «Dans des wilayas de l'intérieur du pays, comme Djelfa, Laghouat, Aïn Defla et Adrar, des postes sont restés vacants en raison du refus des enseignants fraîchement recrutés de rejoindre ces régions. Administrativement, il s'agit d'un problème qui nécessite plusieurs procédures avant de faire remplacer ces enseignants», nous a-t-on indiqué. M. Khaled explique que les nouveaux recrutés exposent des problèmes liés à l'éloignement du domicile et à l'absence de la prise en charge. Dans ce sens, des représentants d'enseignants pointent du doigt les critères retenus dans le recrutement. «Pourquoi n'a-t-on pas pris en compte la distance des établissements scolaires ?» Les syndicats autonomes appellent aussi à libérer les logements de fonction situés dans les établissements pour permettre aux enseignants de s'installer dans les zones enclavées. La fédération des parents d'élèves révèle que le ministère n'a pas non plus présenté de plan de remplacement des départs à la retraite et en maternité. Des classes sont toujours sans enseignant et nous interpellons encore une fois la tutelle pour remédier à la situation qui risque de pénaliser nos enfants. Selon la même source, le remplacement se fait sous forme de rattrapage ou d'heures supplémentaires pour les élèves des classes d'examen, depuis que le ministère a renoncé au recrutement des vacataires. 54 000 candidats aux locales parmi les enseignants Khaled Ahmed dénonce également l'absentéisme des enseignants candidats aux locales. «Déjà que les absences répétées durant la campagne électorale ont pénalisé nos enfants, nous nous demandons comment le ministère va gérer l'absence des candidats ayant été élus aux APC ou aux APW.» Selon la même fédération, 54 000 enseignants se sont présentés comme candidats aux locales, «nous ignorons pour le moment le nombre de ceux qui ont été élus, mais nous craignons que leur postes restent vacants pour longtemps, avant que la tutelle ne procède à leur remplacement. Les professeurs élus déposeront certainement une demande de détachement, le temps de leur mandat, ce qui créera un véritable trou pour les services des ressources humaines». Selon Idir Achour, le ministère a évoqué la possibilité de recourir encore une fois au recrutement des vacataires, mais rien n'a été fait jusqu'à présent, affirme le même syndicaliste. La Fédération des parents d'élèves estime que le ministère de l'Education devrait rendre publique «sa stratégie» contre ce phénomène lors de la conférence qu'il tiendra en janvier 2013 sur l'évaluation de la réforme appliquée par l'ancien ministre. «Nous serons présents, conformément à la loi sur l'orientation de l'éducation nationale, et au ministre Baba Ahmed de fournir des réponses sur ce qu'il compte faire concernant le manque d'enseignants et la stratégie de recrutement», explique M. Khaled.