Dans le secteur de l'éducation à Batna, beaucoup parmi les établissements scolaires n'offrent pas de bonnes conditions de travail. En effet, à titre d'exemple, au lycée Hchachna les élèves ont entamé à la fin de la semaine écoulée, une grève pour protester contre l'insécurité qui règne aux alentours de l'établissement situé au lieudit El Qarya, dans le quartier de Kechida, à la limite nord-ouest de la ville. Un lycée qui a ouvert ses portes il y a neuf ans, n'a toujours pas bénéficié de couverture sécuritaire pour pallier ce problème. Selon des sources proches de l'établissement, plusieurs agressions graves ont été enregistrées au cours de cette année, notamment celle d'un élève, la semaine écoulée, avec une arme blanche à une centaine de mètres de l'établissement. Cet incident, selon nos sources, est à l'origine du mouvement de protestation qui s'est soldé par deux jours de grève. Le premier jour a été marqué par la participation de l'ensemble des enseignants en signe de solidarité avec leurs élèves, a-t-on appris sur place. Beaucoup d'autres agressions ont été enregistrées dans le voisinage direct de ce lycée : une fille a été violée, puis ligotée et abandonnée près du mur d'enceinte de l'établissement. Par ailleurs, deux adjointes de l'éducation ont été rackettées alors que certains élèves ont échappé in extremis, et pas une seule fois, à des agressions à l'arme blanche que tentaient de leur infliger des assaillants. Selon des témoignages d'élèves, un climat d'insécurité règne dans le quartier, notamment avec les nouveaux horaires imposés par la direction de l'éducation: la dernière séance prend fin à 17h 30. «Nous avons suspendu notre mouvement à cause de la période des examens. Nous allons reprendre une fois les examens finis. Nous exigeons que des mesures soient prises pour un minimum de sécurité», nous ont déclaré plusieurs lycéens rencontrés sur les lieux. Plusieurs tentatives, nous apprend-on, ont été initiées par l'administration du lycée et les parents d'élèves afin de remédier à ce problème récurrent, mais sans grand succès. La seule autorité pouvant ordonner des patrouilles ou des agents en faction dans le quartier concerné reste, selon nos sources, le wali de Batna, en qui des centaines d'élèves gardent un espoir d'action. Par ailleurs, et dans un autre établissement scolaire, le lycée Aïcha Oum El Mouminine, les élèves ont observé une grève qui a duré 10 jours. Celle-ci a été motivée par l'absence de chauffage à l'intérieur des salles de cours. Il est à signaler que les responsables des établissements ont été sommés de ne pas répondre aux interrogations des journalistes sans une autorisation préalable de la direction de l'éducation. Les conditions de scolarisation des élèves en de nombreux établissements restent en deçà de ce qui est exigé pour assurer à nos enfants une formation convenable.