Les prix des légumes secs et autres produits alimentaires, provenant en grande partie de l'importation, connaissent ces derniers jours une hausse sensible. Les paquets de pâtes alimentaires de certaines marques ont connu une augmentation de 5 à 15 DA, en moyenne sur le prix de l'unité. Pour les légumes secs, une hausse de 10 à 20 DA a été également enregistrée. Les commerçants ont répercuté des augmentations sur tous les produits alimentaires et les détergents. Les prix des équipements électroménagers, des matériaux de construction ont connu, eux aussi, une hausse vertigineuse des prix. Cette augmentation des prix, qui va mettre encore à l'épreuve les ménages à revenus moyens et limités, ne s'explique pas uniquement par la hausse des cours mondiaux de ces produits et le taux d'inflation enregistré. Les répercussions de cette hausse mondiale ont généré en moyenne une hausse de 20% sur les prix des produits dépendant totalement des importations, explique M. Boulenouar, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). La hausse des prix s'explique aussi par les «dysfonctionnements» de la chaîne de distribution. Les commerçants estiment que l'augmentation de ces prix n'est que le résultat du manque de clarté concernant le volume des produits circulant sur le marché, et qui fausse toute vision pouvant cerner la réalité de notre marché. L'absence de traçabillité des produits et des fonds générés par les transactions commerciales – vu que la plus grande partie des marchandises circule dans l'informel – rend impossible toute tentative de maîtrise des marges bénéficiaires. Les efforts fournis dans la lutte contre les étals informels n'ont pas été suivis par des mesures contre les fournisseurs informels des commerçants détaillants. «Des marchés de gros évoluent dans l'informel, sans que leurs barons ne soient inquiétés», soutient M. Boulenouar. «Toute initiative des pouvoirs publics allant dans le sens de l'amélioration du pouvoir d'achat ne peut donner ses fruits sans l'assainissement du marché national. L'application des textes de loi, la circulation de l'argent et la lutte contre le blanchiment d'argent sont des moyens de lutte contre l'informel qui doit être préalable à toute mesure visant à assainir le marché.