Le président François Hollande consacrant la première visite d'Etat de son mandat (les 19 et 20 de ce mois) à l'Algérie est la marque de l'importance que le chef de l'Etat français accorde à la relation franco-algérienne et du niveau auquel il veut la hisser, nous a-t-il été indiqué de source diplomatique. Paris. De notre correspondante
François Hollande veut construire avec l'Algérie une «relation apaisée» tournée vers l'avenir et les nouvelles générations, donner à cette relation dont la dimension humaine est importante un «élan nouveau», nous affirme une source diplomatique. C'est «une relation indispensable de par l'histoire, la densité des liens humains – plus de sept millions de Français (dont les binationaux) – sont concernés directement par l'Algérie», ajoute-t-on de même source. Le voyage qu'il effectuera dans une dizaine de jours en Algérie devra être l'amorce de ce dessein. Et pour qu'il soit réussi et remplisse ses objectifs le voyage présidentiel est préparé avec la plus grande minutie. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, à Alger, en juillet dernier, suivi de Nicole Bricq (ministre du Commerce extérieur), d'Arnaud Montebourg (ministre du Redressement productif), Yamina Benguigui (ministre déléguée chargée de la Francophonie), Manuel Valls (ministre de l'Intérieur) ont posé et identifié avec leurs homologues algériens le cadre et les sujets qui seront discutés par les présidents Hollande et Bouteflika. Les équipes de hauts fonctionnaires des différentes administrations françaises, chargées de finaliser les dossiers qui seront au centre de la visite d'Etat du président Hollande en Algérie les 19 et 20 de ce mois, sont à pied d'œuvre, Elles ne comptent plus les heures de travail, jusque très tard le soir. La relation politique franco-algérienne, très mauvaise et dégradée sous la mandature de Nicolas Sarkozy, s'est, depuis l'élection de François Hollande, améliorée. La relation bilatérale est «très bonne», «le dialogue» entre les deux parties est «rétabli». «Nous avons pu avancer sur plusieurs sujets», d'autres ont été «débloqués», nous a-t-il été indiqué. Pas de nouvel avenant à l'Accord de 1968 mais des facilitations Concernant l'Accord de 1968, relatif à la circulation et au droit de séjour des Algériens en France, les parties algérienne et française ont renoncé au 4e avenant de cet accord bilatéral, après avoir pris la mesure des contraintes de la législation européenne. Des dispositions de «facilitation» au niveau technique, entre consulats algériens, préfectures de police, consulats français en Algérie vont être prises pour «fluidifier les échanges», notamment des personnes qui contribuent à la «vitalité de cette relation». «C'est une idée reçue» que de considérer que le droit commun français est plus favorable que l'Accord de 1968, nous a-t-il été signalé. De tous les étrangers extra-communautaires, les Algériens bénéficient de la législation la plus favorable en vertu de l'Accord de 1968. Sur ce sujet de circulation des personnes entre les deux pays, le dialogue est «positif». La partie française souhaite aussi que les hommes d'affaires français puissent circuler plus facilement. Parmi les autres sujets à l'étude et sur lesquels «un dialogue s'est noué» figurent le dossier des Français qui ont acquis des biens après l'indépendance et qui souhaitent les vendre, le dossier de l'implantation de nouvelles écoles françaises en Algérie, du statut de l'école algérienne et du Centre culturel algérien à Paris, le dossier des archives, des déplacements d'enfants, le dossier «complexe» des dettes hospitalières algériennes (des Algériens qui viennent se faire soigner à titre individuel et de la Sécurité sociale) sur lequel il y a un accord pour assainir cette question de dettes. Quant à la réalisation de la Maison de l'Algérie, la balle est dans le camp algérien, nous a-t-il été dit. Pour ce qui est du volet économique, des pistes de travail ont été définies, de commun accord, lors de leurs visites de travail d'Arnaud Montebourg, Nicole Bricq et Jean-Pierre Raffarin à Alger avec leurs partenaires algériens. Là aussi est évoqué un climat des affaires favorable. Ainsi de nombreux dossiers sont ouverts et lancés, tous ne seront toutefois pas réglés lors de la visite de François Hollande, prend soin de préciser notre source. Aussi le climat positif qui empreint la relation franco-algérienne doit se confirmer dans la durée. C'est le début d'un processus.