Les travaux du 36e Congrès des directeurs généraux de police et de sécurité arabes débuteront aujourd'hui à Alger, dans un contexte régional assez particulier, marqué par les bouleversements que connaissent plusieurs pays arabes. Bien qu'organique, la tenue de ce congrès soulève la lancinante question de l'image écorchée de la police arabe. Une image ternie davantage suite à son triste rôle, souvent sanglant, dans le traitement de ce qui est appelé «le Printemps arabe». Ce congrès, dont les travaux auront lieu à huis clos, ne fait aucunement référence à cette réalité affligeante. Mais, selon les observateurs avisés, les différents responsables de la police des pays arabes vont assurément échanger leur expérience dans ce fameux domaine du «maintien de l'ordre», afin de mieux maîtriser le déchaînement des foules qui ne semble pas sur le point de s'estomper. Redorer l'image de la police dans le Monde arabe constitue une tâche titanesque, dans ce contexte toujours marqué par le climat de révolte où les gouvernants font usage de la force pour se maintenir au pouvoir. La police a été en effet depuis le début de ces «révolutions arabes» mise à rude épreuve. Se trouvant en première ligne face aux manifestants déchaînés, elle devient le symbole même de l'oppression. Officiellement, ce congrès intervient dans le cadre des stratégies de coopération policière interarabes portant notamment sur la lutte contre la criminalité transnationale, la cybercriminalité et la convention arabe de transfèrement des détenus des établissements pénitentiaires. Pour la concrétisation de ces stratégies, des plans d'exécution, des codes et des lois-types et d'orientation relatifs aux différents aspects de coopération sécuritaire arabe ont été adoptés. La cérémonie d'ouverture du congrès sera marquée par l'allocution du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia. Le directeur général de la Sûreté nationale, le général major Abdelghani Hamel, ainsi que le secrétaire général du Conseil des ministres arabes, Mohamed Ben Ali Koman, prononceront, de leur côté, des allocutions à cette occasion. Mais des questions qui font l'actualité dans plusieurs pays rabes s'annoncent inévitables. Les travaux du congrès seront suivis au terme de cette rencontre par un point de presse animé par le SG du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur où les journalistes auront l'occasion de les aborder.