Les deux zones industrielles de Aïn M'Lila et de Aïn Beïda, s'étendant respectivement sur 171 et 121 ha, ne sont que des terrains vagues. La wilaya d'Oum El Bouaghi avait, dans le temps, connu un réel essor dans le secteur industriel. Sans être d'une importance capitale, il était tout de même une véritable aubaine autant pour les petites zones industrielles que pour ce qu'on appelle les zones d'activités et de dépôt. Les deux zones industrielles, nées à la faveur des plans nationaux dont le credo était de réduire les disparités régionales et booster l'emploi, sont implantées l'une à Aïn M'Lila et l'autre à Aïn Beïda, les deux plus grandes agglomérations de la wilaya. L'une et l'autre disposaient chacune de petites et moyennes unités, employant des centaines de travailleurs. Dans le secteur du bois, deux unités, la Cabam (Aïn M'Lila) et l'EMAB (Aïn Beïda) employaient à elles deux environ un millier d'ouvriers. Dans le secteur de la filature, la wilaya disposait de deux unités, l'une à Meskiana et l'autre à Aïn Beïda. Malheureusement ces deux usines, qui procuraient du travail à 1500 travailleurs, ont mis la clé sous le paillasson. Ont survécu cependant les minoteries de Sidi R'Ghiss et Baticim, toutes deux implantées au chef-lieu de wilaya. Ces deux dernières offrent de l'emploi à plus de 400 ouvriers. L'autre secteur, relevant du privé avec la petite et moyenne entreprise, après une certaine prospérité, commence à décliner. Aïn Beïda a assisté impuissante à la disparition de deux limonaderies qui étaient pourvoyeuses toutes deux d'une quarantaine de postes de travail. En parallèle, d'autres entreprises continuent d'activer, résistant tant bien que mal, à l'instar de la maison d'édition Dar El Houda, les laiteries d'El Kahina, l'huilerie de Aïn M'Lila et quelques-unes encore. Quoiqu'elles n'offrent qu'un nombre infime de postes de travail, elles contribuent quand même à faire vivre des dizaines de familles. Que dire de la vingtaine de zones de dépôt disséminées à travers les autres localités de la wilaya, sinon qu'elles n'ont guère d'emplois à offrir aux milliers de jeunes aptes à travailler. La disparition de l'entreprise de wilaya du bâtiment a livré au chômage des centaines de maçons, ferrailleurs et manoeuvres. Même constat pour la société nationale des travaux routiers (SNTR), dont le siège a été cédé au profit du pôle universitaire de Aïn Beïda. Les deux zones industrielles de Aïn M'Lila et de Aïn Beïda, s'étendant respectivement sur 171 et 121 ha, sont en mesure d'étoffer et de multiplier leurs activités au profit des jeunes diplômés de toute la région, au lieu de n'être plus que «des terrains vagues», comme nous le fera remarquer un habitat de Aïn Beïda.