Les prix du pétrole ont poursuivi leur hausse durant la semaine qui vient de s'écouler. Aussi bien à New York qu'à Londres, les prix ont franchi la barre des 65 dollars le baril. Le différend entre l'Iran et les pays occidentaux sur le nucléaire, les troubles dans la région du Delta du Niger au Nigeria et les inquiétudes sur l'approvisionnement en essence sur le marché américain ont supporté les prix du pétrole en lui faisant gagner près de 3 dollars durant la semaine avant un recul dans la journée du vendredi. Sur le marché américain à New York, le light sweet crude a dépassé la barre des 67 dollars le baril en étant coté à 67,30 dollars le baril jeudi passé. Un seuil qu'il n'a pas franchi depuis deux mois. A Londres, le brent a atteint vendredi les 66,81 dollars le baril. L'événement de la semaine a été sans conteste l'annonce mercredi de la chute des stocks américains d'essence et surtout l'importance de cette chute qui est de 5,4 millions de barils. L'inquiétude est d'autant plus grande qu'elle survient à la veille de la saison des vacances qui signifie une plus grande consommation d'essence aux Etats-Unis. Mercredi dernier, les prix avaient déjà grimpé juste après la publication des chiffres hebdomadaires des stocks américains. Les stocks ont enregistré la plus forte baisse depuis le mois d'août 2003. L'entrée en vigueur de nouvelles normes pour les carburants comme en 2000 accentue les craintes d'une pénurie d'essence. L'obligation faite pour les raffineries d'utiliser de l'éthanol d'ici l'été comme additif à l'essence à la place de l'éther de méthyle et du butyle tertiaire qui seraient à l'origine de nuisances à travers l'infiltration dans les nappes phréatiques fait craindre des perturbations dans la production des raffineries. Surtout que le niveau de production de ces dernières n'a pas encore récupéré des dégâts occasionnés par les cyclones Katrina et Rita en 2005. La crainte d'une pénurie est réelle et les prix pourraient connaître des seuils importants. Le marché a été surpris par l'ampleur de la baisse car les analystes avaient prévu une baisse de 1,3 million de barils environ pour l'essence. Mercredi, les prix avaient déjà enregistré une nette hausse à 66,55 dollars pour le baril de light sweet crude à New York et à 65,66 dollars pour le baril de brent à Londres. Les prix avaient entamé leur hausse dès lundi, journée durant laquelle ils s'étaient installés au-dessus de la barre des 64 dollars le baril sur les deux principaux marchés. La hausse était due aux menaces en provenance des militants du Delta au Nigeria malgré la libération de trois otages et aux inquiétudes sur le dossier du nucléaire iranien. La production du Nigeria reste toujours amputée d'environ 600 000 barils par jour. La compagnie Shell qui est la plus touchée a annoncé qu'elle ne reprendrait pas la production tant que la région ne serait pas sûre pour ses employés, selon des observateurs. De plus, le dossier iranien a connu un rebondissement après le rejet jeudi par l'Iran de la demande du Conseil de sécurité de suspendre d'ici un mois l'activité d'enrichissement de l'uranium. Mais vendredi, les prix ont connu un léger recul après que le ministre des Affaires étrangères iranien ait assuré que son pays n'avait pas l'intention d'utiliser l'arme du pétrole dans le différend qui l'oppose aux pays occidentaux. Mais en fin d'après-midi, les prix restaient à un niveau soutenu. Vendredi vers 15h GMT à New York, le light sweet crude était coté à 66,55 dollars le baril. Tandis qu'à Londres, le brent était à 66,51 dollars le baril. Par rapport à la semaine passée, les prix ont grimpé de deux dollars le baril.