La semaine qui vient de s'écouler a été marquée par une poussée assez spectaculaire des prix du pétrole brut aussi bien sur le marché américain que sur celui de Londres. Lundi dernier à New York, le baril avait déjà franchi deux paliers, celui de 63 dollars et celui de 64 dollars, battant record sur record en une seule journée. A Londres, il avait franchi la barre des 62 dollars le baril. Fin juin, le pétrole avait passé la barre des 60 dollars le baril, anticipant de six mois les prévisions des experts qui avaient tablé sur un baril à 60 dollars en hiver prochain à cause, notamment, des craintes de pénurie vu la marge très serrée qui existe entre l'offre et la demande. La croissance économique en Chine et aux Etats-Unis a maintenu une très forte demande sur le marché. Et la hausse a été soutenue encore par l'insuffisance des moyens de raffinage qui arrivent à répondre difficilement à la demande en essence. Mardi à Londres, c'est la barre des 63 dollars qui a été franchie. La journée de mercredi a été aussi chaude pour les prix que celle de lundi. A New York, le palier des 65 dollars a été franchi par le Light Sweet Crude. Le même phénomène a été observé à Londres avec le passage au-dessus de la barre des 64 dollars. Cette poussée des prix s'est poursuivie jeudi aussi bien à New York qu'à Londres avec respectivement 66 dollars pour le baril de Light Sweet Crude et 65 dollars pour le brent. Vendredi, cette tendance surprenante pour le marché a continué et le brent à Londres a rejoint le record du brut sur le marché américain en atteignant les 66 dollars en séance avec des pics en journée à 66,95 dollars à New York et à 66,38 dollars à Londres. Depuis ce mouvement très intense au niveau des prix durant toute la semaine, un baril à 70 dollars ces jours-ci n'est plus à exclure. Mais les 70 dollars constituent une barre fatidique. En effet, selon des projections faites au niveau des grands pays consommateurs, si les économies ont pu résister à la hausse des prix du pétrole ces deux dernières années, un baril à 70 dollars entamerait sérieusement le mouvement de croissance que connaît l'économie mondiale. En clair, cela provoquerait une récession qui entraînerait automatiquement une baisse de la demande en pétrole et l'orientation des économies vers d'autres sources d'énergie alternatives comme le nucléaire ou le charbon. Bref, un retournement de situation n'est pas à exclure vu la fièvre qui s'est emparée du marché.