Les cours du pétrole se sont maintenus au niveau des 60 dollars le baril, portés par les incertitudes qui prévalent dans le conflit sur le nucléaire entre l'Iran et l'Occident, les troubles que connaît la région pétrolière du Delta au Nigeria ainsi que l'attentat manqué contre des installations pétrolières en Arabie Saoudite. Après avoir repris à un peu moins de 60 dollars le baril, les deux derniers jours de la semaine passée, les cours du pétrole ont débuté la semaine qui vient de s'écouler au-dessus des 60 dollars le baril. Cette reprise était due essentiellement aux troubles qui ont lieu au Nigeria.Troubles qui ont amené la compagnie Shell à fermer le terminal pétrolier de Forcados qui assurait l'exportation de 380 000 barils par jour, et cela sans compter l'arrêt de la production dans un gisement de 115 000 barils par jour en plus de l'arrêt quelques jours plus tôt de la production dans un autre gisement de 106 000 barils par jour. Lundi passé, les militants du Delta du Niger (sud du Nigeria) avaient annoncé avoir mené des attaques contre une plate-forme pétrolière de la compagnie Shell et un navire de l'armée. Le Mouvement d'émancipation du Delta du Niger (MEDN) avait indiqué que les attaques menées ont fait détruire un bateau appartenant à l'armée nigériane et un collecteur de Shell. Ces informations ont été démenties par le porte-parole de l'armée nigériane. Shell a annoncé ensuite que « certaines stations de pompage avaient été fermées en raison des incidents du week-end ». Ces attaques s'ajoutaient aussi à l'enlèvement de 9 travailleurs étrangers au niveau des sites pétroliers (3 Américains, 1 Britannique, 2 Egyptiens, 2 Thaïlandais et 1 Philippin). Le manque à gagner en provenance du Nigeria a fortement influé sur les prix qui ont repris au-dessus du niveau des 60 dollars le baril en quelques jours alors qu'ils avaient entamé un recul sous ce même palier des 60 dollars. Selon Shell, la production nigériane a été amputée de plus de 24% suite à ces attaques. Le Nigeria a produit environ 2,4 millions de barils par jour en moyenne durant le mois de janvier, selon des statistiques de l'Opep. Son pétrole de qualité très légère est très demandé par les raffineurs. Si le marché new-yorkais était fermé lundi, celui de Londres avait vu le baril de pétrole prendre deux dollars par rapport à sa cotation du vendredi. Lors de l'ouverture du marché, mardi à New York, les prix ont connu la même hausse, soit deux dollars de plus après que les traders aient constaté un manque à gagner de près de 600 000 barils par jour dans la production nigériane suite aux interruptions dans la production. Mardi, Shell a annoncé que sa production au Nigeria avait été amputée de 455 000 barils par jour. La multiplication des attaques a amené le groupe pétrolier à décréter la « force majeure » pour une durée illimitée. Réunion en mars Deux ministres de pays membres de l'Opep se sont exprimés durant la semaine sur la situation du marché pétrolier. A Alger, dimanche 19 février, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a indiqué que « pour la réunion du 8 mars, je pense que nous n'allons pas prendre une décision, donc on va laisser la production dans les niveaux où ils sont si l'accélération de la baisse des prix n'est pas brutale ». « En juin, nous avons une réunion extraordinaire à Caracas, nous allons voir l'évolution des prix s'ils restent dans ces niveaux... », a-t-il ajouté. De son côté, le ministre koweïtien cheikh Ahmad Fahd Al Sabah a indiqué que « nous devons attendre notre réunion de mars. En cas de besoin et si les cours reculent en fonction de l'offre et de la demande, nous devrons aller vers une réduction ». « Mais si les prix se maintiennent à leur niveau actuel, avec les problèmes climatiques et géopolitiques et d'autres raisons et facteurs, nous continuerons à soutenir des prix stables à l'avenir. » L'Opep doit se réunir en conférence ordinaire le 8 mars à Vienne. Et elle devrait encore attendre avant de toucher aux quotas vu la volatilité des cours. Jeudi passé, les cours ont observé un recul après la publication des chiffres des stocks pétroliers américains qui poursuivent leur hausse. Mais vendredi matin, la tendance haussière a repris et elle s'est même renforcée après l'attentat manqué contres des installations pétrolières en Arabie Saoudite, premier pays exportateur de pétrole au monde. Vendredi à Londres, le brent était coté à 62,25 dollars le baril vers 17h30 GMT. Tandis qu'à New York, le light sweet crude était coté à 62,50 dollars le baril. Les prix ont repris deux dollars durant la semaine.