Les anciens souscripteurs au programme de logements location-vente AADL (Agence nationale de l'amélioration et du développement du logement) n'ayant pas bénéficié de logements jusqu'à présent, seront convoqués par Internet avant le mois de mars prochain au "plus tard", a annoncé lundi à Alger le directeur général de l'agence, M. Lyès Benidir. Cette opération concernera essentiellement les bénéficiaires dont la demande n'a pas été satisfaite, notamment les souscripteurs du programme 2001 et 2002. L'opération ne touchera les nouveaux demandeurs qu'une fois les anciens souscripteurs satisfaits. "Nous sommes en train de préparer les moyens matériels et administratifs nécessaires pour recevoir les demandeurs de logements, et particulièrement les premiers souscripteurs au programme, qui seront prioritaires", a déclaré M. Benidir lors du forum du quotidien Liberté. "L'opération sera lancée le plutôt possible, dés que nous achèverons nos préparations qui ne devraient pas dépasser les trois mois", a-t-il ajouté. Les souscripteurs seront reçus au niveau du siége de l'agence à Saïd Hamdine qui sera doté de chapiteaux et d'une grande salle d'attente équipée pour garantir "un bon accueil". Les rendez-vous seront organisés par un nouveau site Internet, en cours de construction. Ce site, qui sera conçu par le CERIST (Centre de recherche sur l'information scientifique et technique), communiquera la liste des convoqués, après vérifications et traitement des dossiers de souscripteurs sur le fichier national. Les concernés devront actualiser leurs demandes en présentant un certificat de résidence qui date d'un mois au moins, ainsi que la dernière fiche de paie du souscripteur et de son conjoint. "Le traitement des dossiers ne fera aucune distinction de sexe, mais les deux conjoints ne pourront bénéficier que d'un seul logement", a t-il précisé. La moyenne de réception des demandeurs de logements est de 200 à 300 personne par jour, selon le même responsable, qui a souligné que le nombre de souscripteurs au programme AADL entre 2001 et 2005 dont la demande est éligible et non satisfaite est de 142.598 souscripteurs. Le nombre des souscripteurs qui seront convoqués sera "certainement" moins que ça, car beaucoup d'entre eux ont bénéficié d'une aide de l'Etat pour acquérir un logement, selon M. Benidir. La nouvelle liste actualisée éliminera également les demandes des fraudeurs qui ont falsifié leurs certificats de résidence. Selon le directeur, une enquête préliminaire sur trois communes à Alger a fait ressortir 5.534 fraudeurs qui seront présentés à la justice. Concernant les modalités d'acquisition de logements AADL, M. Benidir a affirmé que l'agence maintenait les mêmes conditions du premier programme, mais avec plus de flexibilité dans le traitement des anciens dossiers. A cet égard, les employés partis à la retraite durant les dix dernières années seront toujours maintenus au programme, alors que les souscripteurs dont le salaire a augmenté durant la même période à plus de 108.000 dinars, seront transférés vers le programme de logements publics promotionnels (LPP). Quant aux souscripteurs décédés, les héritiers doivent désigner un seul bénéficiaire qui sera en mesure d'assumer les charges mensuelles. Cependant, l'AADL n'acceptera aucun désistement d'un bénéficiaire au profit d'un tiers, a souligné M. Benidir. Le gouvernement compte lancer près de 230.000 logements location-vente, dont 80.000 logements ont été déjà prévus dans le programme LPA, et 150.000 logements dans le cadre du nouveau programme AADL. Les premiers chantiers seront ouverts en janvier prochain à Annaba et Oran, qui lanceront les travaux de réalisation de 10.000 logements pour chacune de ces villes. Ces projets seront confiés aux joint-ventures algéro-portugaises récemment crées. Le reste des projets seront lancés "progressivement" durant les deux prochaines années. "C'est vrai que les sociétés mixtes nouvellement créés en partenariat avec les étrangers, prendront en charge une bonne partie de ces projets, mais le programme AADL ne sera pas exclusivement dédié à ces joint-ventures, car les privés algériens seront impliqués à tous les niveaux", a expliqué M. Benidir. Les nouveaux projets consisteront à réaliser dans un délai qui ne dépasse pas les 24 mois, des logements industrialisés (fabriqués en usines et montés en chantier), en F3 (70 m2) ou F4 (85 m2). Le prix du mètre carré ne dépassera pas 43.000 dinars. "Nous appliquons les meilleurs prix par rapport aux autres pays du bassin méditerranéen. C'est un prix très compétitif", a estimé le directeur général de l'AADL, qui a souligné que le coût du logement est le double de ce qui sera payé par le souscripteur. "Si on compte le coût des VRD, la bonification des terrains, ainsi que l'aide frontale, on peut affirmer que 50% du coût réel de réalisation de logement est pris en charge par l'Etat", a-t-il expliqué. Les bénéficiaires de logements AADL pourront ainsi profiter de l'aide de la Caisse nationale de logement (CNL), une nouveauté en matière de financements du logement introduite dans le nouveau programme. M. Benidir a affirmé la détermination de l'AADL à gérer le nouveau programme "en toute transparence", et à ne plus reproduire les "erreurs du passé". "Nous sommes certains que nous pouvons réaliser ce programme comme prévu car les données ont changé, et l'environnement n'est plus le même", a-t-il dit. Selon lui, tous les projets seront lancés avant 2014. "Nous veillerons à ce que tout se passe dans la transparence. Le désordre du passé ne se reproduira pas", a-t-il promis.