Les souscripteurs de la période 2001-2005 au programme location-vente de l'Agence nationale de l'amélioration et du développement du logement (AADL) seront convoqués par groupes de 200-300 personnes entre janvier et mars prochains pour actualiser leurs dossiers, a annoncé hier le directeur général de l'agence, Lyès Benidir. Le premier invité du forum du quotidien Liberté «En toute liberté» a ajouté que l'agence a opté pour l'internet afin d'accélérer l'opération d'actualisation des dossiers des souscripteurs en attente d'un logement depuis plus de dix ans. Cependant, sur les 142 598 dossiers éligibles déposés entre 2001 et 2005, une partie sera exclue suite à l'opération d'assainissement entamée par les services de l'AADL. Ainsi, ceux qui ont bénéficié des autres formules de logements ou ceux qui ont falsifié des résidences seront écartés. A propos de la falsification, l'agence a pu identifier 5543 souscripteurs ayant déposé de faux certificats de résidence et ont été traduits en justice. La vérification des anciens dossiers se poursuivra, permettant de radier certains demandeurs et permettant aux primo-demandeurs de logements d'en bénéficier. Promettant «la transparence» dans le traitement des anciens dossiers et l'octroi des logements selon un ordre chronologique de dépôt des dossiers, M. Benidir a assuré avoir pris toutes les dispositions pour satisfaire ces demandes en attente et même celles du futur. Revenant sur le premier programme de l'agence, le nouveau directeur général, installé depuis deux mois, a noté que sur les 55 000 logements prévus, il reste encore 3000 unités à finaliser d'ici 2014 au niveau de certains sites de la capitale. Dans quelques jours, 1300 logements seront livrés, a-t-il indiqué, annonçant aussi la réception de 186 logements à Ouled Fayet (Alger). Les erreurs du passé seraient évitées Le premier programme a accusé du retard à cause des contraintes techniques et la difficulté de récupérer certaines assiettes où se sont installés des indus occupants, des terrains inappropriés à accueillir des projets de logements et les longs délais accusés pour signer de nouveaux contrats avec des entreprises après avoir résilié ceux des sociétés qui ont failli à leurs engagements. Rassurant, il a affirmé que l'agence a pris en considération ses anciennes lacunes afin de les éviter pour les futurs projets. Le nouveau programme porte sur 230 000 logements dont 60 000 pour la capitale. Après l'engouement enregistré pour la formule location-vente en 2001, l'Etat a décidé de consacrer le quart du programme sectoriel de 800 000 logements à cette formule qui devra répondre à une large frange de la population dont les salaires varient entre 18 000 et 108 000 DA. Hormis cette condition relative aux revenus mensuels, l'AADL n'exclura aucune demande éligible y compris parmi les retraités qui ont moins de 70 ans et capables de payer leurs mensualités. Les critères d'éligibilité seront fixés par arrêté ministériel, a-t-il précisé. Le logement F4 sera à quatre millions DA Quant aux prix des nouveaux logements, ils ont été fixés à 42 000 DA/m², ce qui signifie que les futurs bénéficiaires payeront leurs logements à environ 4 millions DA pour une habitation de 85m² tandis que l'Etat supportera 50% du coût total du logement. Les deux autres formules prévues sont le logement social pour les demandeurs qui ont un salaire de moins de 18 000 DA, et le logement participatif promotionnel pour ceux qui ont un salaire de plus de 108 000 DA. «Nous nous engageons à réaliser les 230 000 unités dans un délai de deux ans, à savoir fin 2014», a-t-il soutenu. Pour les wilayas d'Oran et d'Annaba, un programme de 10 000 logements chacune sera lancé d'ici le début de 2013. Des joint-ventures ont été créées entre des filiales de la SGP «Indjab» et des entreprises portugaises. Pour la capitale, les entreprises de réalisation n'ont pas été choisies, a-t-il indiqué, ajoutant que plusieurs entreprises étrangères d'Espagne, d'Italie, des Etats-Unis sont intéressées pour créer des entreprises mixtes avec des entreprises algériennes selon la règle 49/51 et réaliser des projets de logements sous la formule location-vente. De nouveaux partenariats seront signés le 24 décembre pour créer des joint-ventures avec des entreprises italiennes pour réaliser les projets prévus pour Alger, a-t-il annoncé. Le problème du foncier, quant à lui, a été réglé pour la capitale pour laquelle plusieurs assiettes sont déjà identifiées à Bouinane, Sidi Abdellah, les Eucalyptus et Baraki. Des bénéficiaires en infraction à la loi Même pour le nouveau programme, l'AADL a opté pour les immeubles de grande hauteur dans certains sites. Il y aura une véritable industrie de logements car il s'agit de créer des usines de construction de logements. L'engagement des entreprises étrangères selon la procédure de gré à gré permettra aux sociétés algériennes de se mettre à niveau par un transfert technologique et une formation de leurs personnels. L'octroi des marchés aux partenaires étrangers sera conditionné par la création d'écoles de formation, a-t-il relevé. Sollicité au sujet des logements sous-loués, pourtant interdite par la loi en vigueur, le directeur général a avoué être incapable de fournir des preuves pour engager une action en justice qui exige de fournir des contrats de location prouvant cette location. «Tout le monde le fait au noir», a-t-il reconnu, ajoutant que l'agence «n'a pas les moyens pour mettre un terme à ces pratiques, comme elle ne peut pas exproprier les bénéficiaires qui n'ont pas occupé leurs logements comme prévu par la réglementation aussi. «Tant qu'ils payent leurs loyers, l'AADL n'interviendra pas, car ses statuts ne prévoient pas ce genre d'action.» M. Benidir a confié qu'aucune enquête n'a été engagée pour recenser les logements attribués restés inoccupés par leurs bénéficiaires.