On devine dans quel état l'affichage, hier, des listes des bénéficiaires de logements sociaux a plongé les postulants dans la commune de Bouira : sur 8500 demandes, seules 260 ont pu être satisfaites. Ils étaient peut-être une quarantaine de protestataires, hier, devant les sièges d'APC et de daïra où ces listes ont été affichées, mais l'agitation était telle qu'elle a nécessité un fort contingent de policiers armés, certains, de matraques. « Nous ne sommes pas venus pour casser ou pour semer le désordre sur la voie publique, rassurait un des citoyens mécontents, mais pour réclamer un droit : le droit à un logement. » Les critiques fusaient d'un attroupement qui s'est fait devant le tableau d'affichage. Selon certaines accusations, des filles travaillant à l'hôtel Royal figurent sur ces listes, ainsi que le chauffeur de la daïra. Selon d'autres, le barème d'attribution qui fixe le salaire à moins de 12 000 DA n'a pas été appliqué puisque d'après les mêmes accusations des couples touchant plus de 22 000 DA ont pu bénéficier. Pour le chef de daïra, toutes ces accusations sont infondées. Il comprenait que dans un chef-lieu de commune qui compte près de 80 000 habitants, où les demandes de logements sociaux ont atteint les 8500 et où, depuis 1986, il n'y a pas eu ce type d'attribution, il y ait de la grogne. Mais à tous les protestataires, il répondait : « La liste est provisoire et vous avez un délai de 8 jours pour engager un recours. »