La construction dans le secteur E1, compris entre la ville sainte d'El Qods et la Cisjordanie, est «une ligne rouge», a martelé, hier à Ramallah, le président palestinien, Mahmoud Abbas, à l'occasion de la 5e session du conseil consultatif du mouvement Fatah, qui se tient cette année sous le slogan «L'Etat et la légitimité internationale». Ghaza (Palestine) De notre correspondant Après avoir rappelé que l'adhésion de la Palestine à l'ONU, le 29 novembre passé, comme Etat observateur non membre est un acquis historique, Mahmoud Abbas a réaffirmé que la colonisation sous toutes ses formes est «illégitime et illégale». C'est aussi l'avis de l'ensemble de la communauté internationale, même celui des Etats-Unis, principal allié de l'Etat hébreu, mais qui n'ont jamais rien fait de concret pour arrêter le processus de colonisation israélien, qui menace toute solution de paix se basant sur l'existence de deux Etats. La décision de construire plus de 3000 nouveaux logements dans le secteur E1, dans l'intention de séparer la ville sainte d'El Qods du reste de la Cisjordanie occupée, est, selon le président palestinien, un «coup fatal» au processus de paix. Mais le gouvernement israélien et son Premier ministre, Benyamin Netanyahu, chef du Likoud qui se prépare aux élections législatives anticipées au mois de juin, utilisent le dossier de la colonisation comme moyen de propagande électorale. Ayant essuyé les échecs diplomatiques et militaires en novembre dernier, lorsque la direction palestinienne a réussi son pari à l'Assemblée générale de l'ONU, et la victoire morale de la résistance dans la bande de Ghaza, le cabinet Netanyahu tente de sauver la face. Comment ? En défiant encore une fois la communauté internationale via la poursuite de la colonisation, et particulièrement dans la ville sainte ! Bien qu'affaibli par les dissensions palestiniennes internes et le blocus financier imposé par Israël, Mahmoud Abbas tente tout de même de relever le défi. Il compte en premier lieu sur le peuple palestinien et sa capacité de résistance mais aussi sur les instances internationale, telle la Cour de justice internationale, qu'il peut dorénavant interpeller après l'obtention de la Palestine du statut d'Etat observateur non membre à l'ONU.