Alors que la wilaya éprouve des difficultés à disposer de terrains d'assiettes pour le lancement de ses différents projets de réalisation de logements dans le cadre de la politique nationale de l'habitat, une soixantaine de logements sociaux sont, depuis des années, livrés à l'abandon dans la commune d'El Bouni. A quelques dizaines de mètres de la sûreté de daïra pour la plupart, ces logements avaient été achevés à la fin des années 1990 et réceptionnés par l'institution propriétaire. Selon différentes sources, ils appartiendraient à l'entreprise des travaux de la commune de Annaba dissoute. Sans gardiennage, ces logements implantés face au bidonville de Bouzarourah subissent des vols et des dégradations. La nuit, ils se transforment en abris pour les délinquants et les repris de justice ou lieu de débauche pour les drogués et les prostitués. De nombreux citoyens n'ont pas cessé d'attirer l'attention des autorités locales sur cette situation, en vain. A Sidi Salem, Boukhadra, Oued Forcha, El Hadjar, plusieurs logements sociaux vides depuis leur livraison aux services de la wilaya sont confrontés aux mêmes vols et dégradations. Les portes, les fenêtres, la robinetterie et les sanitaires ont disparu sans que cela entraîne une quelconque réaction des structures concernées. Le manque évident de communication et de cohésion entre les services de l'administration de la wilaya et l'absence de transparence dans la gestion des programmes de logements achevés et réceptionnés caractérisent ce dossier. « Cela fait des années que ces logements ont été achevés. Depuis, ils sont restés inoccupés, alors que nous vivons dans des baraques dans des conditions de vie exécrables. Ils ont été réalisés dans le cadre d'une promotion immobilière de l'entreprise communale des travaux de Annaba qui a été dissoute. Seuls le carrelage et les murs ont échappé à la mise à sac commise au vu et su de tout le monde par des délinquants et autres chapardeurs », affirme Hocine Bouchiba, un habitant du bidonville de Bouzarourah.