L'orchestre chaâbi a enfin son maestro,le virtuose de la chanson populaire El Hachemi Guerouabi. Il aura fallu donc attendre plusieurs années pour que les responsables de la culture nationale se rendent compte de l'immense vide créé à la suite de la disparition du célèbre orchestre de la musique chaâbie sous l'égide alors, du virtuose Mustapha Skandrani. Bien avant ce dernier, l'animation de la musique populaire, a été, à titre de rappel, confiée aux plus grosses pointures qui faisaient à l'époque, les beaux jours de la scène musicale. On cite, à titre illustratif un certain Kechkoul, El Hadj El Anka, Haddad El Djillali, Mohamed Behar...grâce auxquels, au demeurant, l'orchestre de la musique chaâbie a vu son aura dépasser, dans une large mesure, les frontières nationales. Dimanche dernier, Khalida Toumi, ministre de la Communication, avait, en effet, annoncé officiellement la relance de l'orchestre national du chaâbi. Et comme, soucieuse visiblement de préserver l'image de marque de cet ensemble musical, elle a confié la direction au non moins célèbre El Hachemi Guerouabi, lequel a été désigné, faut-il le noter, par un décret présidentiel. Un autre grand nom de notre patrimoine musical qui aura, il faut le dire, la difficile mission de remettre en selle une équipe de musiciens capables de pérenniser le travail accompli jusque-là par le mythique orchestre de l'âge d'or. Au-delà de sa qualité de maître, un titre qui donnera une crédibilité certaine à son entité, l'auteur de la célèbre Echebka devra s'impliquer de façon efficiente pour la promotion du chaâbi en allant puiser dans d'autres répertoires qui sont restés malheureusement inconnus pour beaucoup de mélomanes. Cette nouvelle structure est aussi la mieux indiquée afin de sortir de l'ombre les jeunes talents persécutés par l'animosité que leur vouent, sans scrupule aucun, les décideurs de la chose culturelle dans notre pays. De toute façon, la nomination de El Hachemi Guerouabi dont la notoriété sur la scène musicale n'est plus à faire, à la tête de l'orchestre national de chaâbi, donnera, un label à cette jeune équipe appelée, faut-il le souligner, à préserver le travail fait par les grands maîtres de la musique classique algérienne. La touche du cheikh sera aussi d'un grand apport pour la préservation et la promotion du chaâbi, du moment que ce dernier est appelé à impliquer sa longue et riche carrière dans les hautes sphères de la scène artistique.