L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) tire la sonnette d'alarme sur le travail des enfants au niveau des marchés de gros. Entre 2000 et 3000 enfants travaillent dans les marchés de gros de fruits et légumes», a révélé Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), lors d'une conférence de presse animée à Alger. Après les cris de détresse des associations et organismes de protection de l'enfant, c'est au tour d'une organisation professionnelle de tirer la sonnette d'alarme. D'après ce syndicaliste, des enfants ne dépassant pas 14 ans sont chargés de la surveillance et du chargement et déchargement de la marchandise. A cet effet, M. Boulenouar lance un appel aux autorités chargées de la protection des enfants afin d'intervenir au plus vite pour mettre fin à leur exploitation. La catégorie la plus ciblée est constituée d'«orphelins, d'enfants des rues et même des filles», dénonce le porte-parole de l'UGCAA. D'après le témoignage de ce syndicaliste, ces enfants exploités pour assurer des tâches très pénibles reçoivent des salaires dérisoires. Les commerçants profitent, semble-t-il, de l'anarchie dans ces marchés et de l'absence de tout contrôle. Sinon comment expliquer la multiplication du nombre d'enfants travaillant dans des endroits censés être sous le contrôle des autorités ? «L'exploitation des enfants a atteint un degré très alarmant dans ces marchés. Des gosses tirent des charrettes très lourdes !», dénonce M. Boulenouar. Pas seulement, ces enfants sont également exploités dans l'informel, où des commerçants les chargent d'écouler leurs produits. Et ce, pour fuir la loi, dans la mesure où ce sont ces enfants qui sont exposés aux mesures répressives et non les commerçants. «Dans certains cas, ces enfants ne connaissent même pas l'identité de leurs employeurs. On leur déclare de faux noms», souligne le porte-parole de l'UGCAA. Ainsi, l'enfant se retrouve seul face à la loi. «Le travail des enfants est une réalité quotidienne pour environ 5% de ceux âgés de 5 à 14 ans en Algérie», lit-on sur le portail «Droits de l'enfant», un site développé par l'ONG Humanium, dédié à la promotion, la défense et la concrétisation des droits de l'enfant. Mais, d'après une enquête menée en Algérie par l'Inspection générale du travail en 2010, ce phénomène serait quasi inexistant.