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Tranches de vie et d'histoire dans la peinture française
Sophonisbe, un modèle récurrent de l'art européen
Publié dans El Watan le 06 - 04 - 2006

Le Kuntst Museum de l'ex-capitale de l'Allemagne fédérale Bonn organise actuellement une remarquable exposition portant sur des œuvres picturales françaises des XVII et XVIIIes siècles figurant dans les collections allemandes.
Cette exposition a été organisée par le Kunst Museum de Bonn en coopération avec le musée bavarois, la fondation Kunst à Munich et la réunion des musées de France. Comment s'explique la floraison de tableaux chez les collectionneurs allemands à cette époque ? Il convient sans doute de rappeler qu'au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, la France était considérée comme le pays de la culture en Europe. La langue française était parlée dans la plupart des cours européennes et tous ceux qui, princes ou bourgeois, désiraient afficher leur universalisme cosmopolite, se faisaient un devoir de s'entourer de références culturelles françaises. Mais comme les tableaux sont plus visibles sur un mur que les idées, il devint à la mode de commander ou d'acquérir des toiles chez les plus célèbres des peintres français, qui soit dit en passant, vivaient en majorité en Italie ! Pendant le siècle de Louis XIV, les familles régnantes allemandes ont acheté des toiles pour se mettre au goût de ce qu'on appelait alors, « la Grande Nation ». A commencer par les princes bavarois qui entretenaient une relation étroite avec la famille royale en France, ce qui explique le rôle majeur joué par le musée de Munich dans cette exposition. D'autres cours suivaient la même tendance, dont la Prusse de Frederik II. Cette exposition de 155 œuvres reflète la passion des collectionneurs à travers les principautés allemandes. Le choix des tableaux est également représentatif de la diversité des courants dans la peinture française, allant des successeurs de Caravage aux néoclassiques vers 1800. Classées par ordre chronologique et par thème, comme par exemple les paysagistes, les portraitistes, les peintres de chronique historiques ou de natures mortes, ces toiles retracent avec précision et bonheur les développements de la peinture française au cours des deux grands siècles. Des chefs-d'œuvre de Watteau, de Chardin, de Lorrain ou de Poussin au temps de Louis XIV, mais aussi de Boucher ou de Fragonard figurent en vedette de l'exposition. Ils sont certes les plus connus. Mais le mérite de cet événement est d'avoir associé à leur renom des peintres un peu moins connus, mais tout aussi talentueux comme de La Tour, Simon Vouet, Nicolas Regnier ou encore Charles Le Brun, François Boucher, Jean-Simon Chardin et Jean-Baptiste Oudry, entre autres pour le XVIIIe. La renaissance s'achève là où commence le XVIIe avec une influence énorme de Caravage sur les peintres européens. Le grand maître italien transmet à de nombreux émules son regard réaliste sur la vie, avec un sens nouveau du clair-obscur et des couleurs appliquées sans dessein préalable. on retrouvera ces techniques chez d'illustres artistes comme Velasquez, Rubens ou encore Van Dyck et en France chez Simon Vouet ou Valentin de Boulogne. Les peintres français vont à Rome pour découvrir l'art. Ce que fit le plus fameux d'entre eux, Nicolas Poussin. Poussé par un riche antiquaire dans la voie du classicisme antique, Poussin se tailla vite une réputation de peintre philosophe. Il est proche de Descartes et admire Ovide, en particulier Les Métamorphoses, dont il tire de nombreux chefs-d'œuvre. On peut en voir trois d'entre eux dans cette exposition, dont le fameux Pyrames et Thisbe, où il reprend le thème ovidien de l'impossible amour, Hélios et Phaéton ou encore Pan et Syrinx dans lesquels des rivages flamboyants rivalisent avec un sens aigu du détail. L'admiration des paysages italiens ayant pour cadre des scènes mythologiques culmine chez Claude Lorrain ou Philippe de Champaigne. Marie de Medicis, qui avait décidé d'établir sa résidence au Luxembourg, engagea Poussin et de Champaigne pour la décorer. Mais le paysagisme trouve ses maîtres avec Dughet, grand ami et beau-père de Poussin, ainsi que Feret. Les flamands viennent aussi à Paris à l'instar d'un certain Van der Meulen, peintre de Versailles au temps de Louis XIV. Lorsque Poussin retourne en France à l'appel du Roi soleil et de Richelieu, Paris n'a plus besoin de Rome pour se faire une légende. La capitale française est devenue le centre européen du goût et de la mode artistiques. Il serait trop long de s'attarder sur l'impressionnante quantité d'œuvres exposées actuellement dans le Kunst Museum de Bonn. J'aimerais finir en vous rapportant deux magnifiques tableaux relatant un chapitre de notre histoire berbère, la mort de Sophonisbe. Simon Vouet était considéré comme le concurrent de Poussin. En 1622, il signe une toile monumentale intitulée Sophonisbe recevant le poison. Dans ce tableau épique, il raconte la défaite d'un prince berbère vaincu par Rome et par leur allié Massinissa qui à son tour épousa Sophonisbe dont la beauté était légendaire. Scipion l'Africain, qui régnait sur les provinces numides refusa ce mariage et exigea que Sophonisbe soit traînée à Rome pour être punie. Plutôt que de résister à Scipion, Massinissa lui envoya une coupe contenant du poison. En 1940, un autre peintre Nicolas Regnier composa un tableau sur le même thème intitule La mort de Sophonisbe. Les traits sont plus réalistes dans cette dernière œuvre, mais surtout, Reigner peint Sophonisbe tenant d'une main le poison et de l'autre une lettre provenant sans doute de Massinissa. Ainsi, Sophonisbe a symbolisé pour le siècle classique le courage et la dignité, mais elle rappelle aussi combien les femmes, à l'instar de Kahina ou de Fatma N'Soumer, ont montré depuis plus de deux millénaires l'exemple de la non-soumission à l'occupant et à ses valets.

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