L'Institut du monde arabe (IMA) de Paris abrite, depuis mardi, une exposition sur Venise (Italie). L'intérêt de cette exposition, organisée conjointement par le musée new-yorkais The Metropolitan Museum of Art et l'IMA, est de montrer cette relation particulière entretenue entre l'Occident européen et l'Orient méditerranéen qu'exerçait au Moyen Age cette cité marchande qui construisit sa richesse sur le commerce maritime et sa puissance sur la possession de flottes de galères et de gros voiliers (nefs). Cette exposition montre, à travers les objets exposés, la fascination qu'ont exercée sur les marchands vénitiens les sociétés qu'ils découvraient et apprenaient à connaître. «Ces négociants rentraient à Venise éblouis par la richesse des cours ayyoubide, mamelouke ou turcomane et leurs récits faisaient ensuite le tour de l'Europe», notent les organisateurs. L'exposition présente quelque 250 pièces de collection, dont des peintures, textiles et tapis, verreries, céramiques, pièces d'orfèvrerie provenant du patrimoine vénitien et des plus grands musées à travers le monde. La fascination des marchands et des artistes de Venise pour les diverses productions orientales se voit notamment aux emprunts que ceux-ci effectuent et, particulièrement, par la reprise des motifs décoratifs islamiques dans l'élaboration des œuvres d'art vénitiennes de la Renaissance. «Assimilant tout d'abord ces motifs, ils viennent à les sublimer et à les intégrer ensuite à leur propre identité, avant que de fasciner en retour les artisans et les dignitaires de l'époque ottomane», relève une critique d'art. L'exposition couvre plusieurs siècles et différentes aires géographiques, marquant un intérêt particulier pour les échanges artistiques et culturels entre Venise et le Proche-Orient. La période la plus féconde de ces échanges sont le XIVe et le XVIIe siècles.