Le docteur Bengounia appelle à la création d'un institut national de veille sanitaire. L'Algérie est sujette à des embouteillages monstrueux, notamment au sein des grandes villes comme Alger. Tous les intervenants ayant pris part à la conférence-débat sur l'embouteillage routier organisée, hier, au siège du journal El Chaâb qui se sont entendu sur le fait que ce phénomène demeure la source du stress par excellence. «Toutes les études menées dans les différents pays prouvent que le stress est à l'origine de diverses maladies», explique le Dr Bengounia du service d'épidémiologie à l'hôpital Mustapha Pacha. D'après une étude américaine publiée récemment, le niveau du stress a augmenté en 25 ans de 18% chez les femmes et de 24% chez les hommes. L'Algérie ne déroge pas à cette règle. «La situation épidémiologie qu'on vit actuellement est dramatique», estime le Dr Bengounia. Ainsi, l'hypertension artérielle occupe 3/4 des consultations en cardiologie en Algérie. Les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires représentent 35% de la population. Pour ce qui est de maladie de l'asthme, elle représente 1 100 000 cas en 2010. Quel est le lien entre le stress et l'asthme ? Les usagers des véhicules, notamment les conducteurs passent plusieurs heures sur les routes polluées. La tuberculose enregistre quant à elle 20 000 cas en 2010. Le médecin revient avec insistance sur l'impact du stress sur le cancer. «Le cancer du sein évolue de manière catastrophique et pourtant il est guérissable, lorsqu'il est dépisté précocement», assure-t-il. L'impact du stress sur le fonctionnement de l'organisme humain ne s'arrête pas là. D'après une étude prospective sur la fatigue nerveuse, menée en 2010 sur un échantillon de 900 étudiants de l'université de Blida, 60% souffraient de ce syndrome. «Le drame, c'est qu'on fait des diagnostics, mais on n'arrive pas à traiter. La situation ne fait qu'empirer et le changement de la politique nationale de la santé est impératif», préconise le praticien qui s'interroge si la logique de cette politique est dans le préventif ou le curatif. Ce dernier réitère son appel pour la création d'un institut national de veille sanitaire (INVS), annoncé et qui n'a pas vu le jour jusque-là.