Les élèves du CEM Omar El Mokhtar de la cité Kouba de Annaba et leurs parents sont en état de choc depuis dimanche dernier, date de la reprise des cours après les vacances d'hiver. En effet, inscrite en 1re année moyenne, B. Samar, 11 ans, aurait été violentée par la directrice de son établissement, apprend-on de ses parents. Examinée par un médecin légiste, il lui a accordé deux jours d'incapacité physique justifiés par la conclusion d'«un traumatisme au visage, un œdème de la joue droite avec sensation de douleur mandibulaire droite». Condamnable à plus d'un titre, cet incident a généré également une dégradation de l'état psychique de l'élève. Ce qui a nécessité l'intervention d'un praticien spécialiste en neuropsychiatrie dont le constat est alarmant : «Un état de stress aigu secondaire d'agression physique nécessitant un suivi psychothérapeutique au long cours.» S'appuyant sur l'avis des deux spécialistes, les parents de Samar ont déposé une plainte contre la directrice pour coups et blessures volontaires à l'encontre d'une mineure. Même la direction de l'éducation a été saisie pour décider des suites à réserver à cette responsable «aux mains incontrôlables». Pourquoi cette dernière a agi ainsi sachant que Samar est l'une des meilleures élèves de ce CEM avec une moyenne de 15,20 enregistrée au 1er trimestre ? Renseignements pris, Samar a été appelée à l'entrée de l'école vers 13h30 par le surveillant pour rejoindre le rang de sa classe au premier étage. La directrice a contredit son subalterne et l'a sommée de descendre à la cour. Se trouvant en bas, la petite Samar a été encore une fois désorientée pour rejoindre l'étage supérieur. Son corps fragile n'a pas résisté à cette navette d'autant plus qu'elle traînait avec elle un cartable de plus de 8 kg. Ce qui a agacé la «bonne humeur» de la directrice qui n'a pas trouvé mieux que de violenter le corps frêle de Samar. Nos tentatives de joindre, hier, le directeur de l'éducation sont restées vaines. Actuellement, Samar est recroquevillée à la maison. Elle affiche un niet catégorique quant à la reprise des cours, évitant ainsi de revoir son bourreau. Cet incident n'est pas une première à Annaba. En janvier 2009, une collégienne, Marwa, avait trouvé la mort en plein cours au CEM FLN de Annaba après avoir été punie par son professeur. Poursuivie en justice pour homicide involontaire, l'enseignante s'en est tirée avec une peine de prison avec sursis.