Diango Cissoko, le Premier ministre malien, effectuera une visite de travail en Algérie, dimanche et lundi prochains, à l'invitation du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué hier un communiqué des services du Premier ministre. «Cette visite, qui s'inscrit dans le cadre des consultations politiques régulières entre les deux pays, permettra de passer en revue l'état de la coopération bilatérale, ainsi que les perspectives de son renforcement et de son élargissement. Les deux parties examineront, dans ce contexte, les voies et moyens de renforcement de la coopération entre les pays du champ et les partenaires extrarégionaux pour éradiquer le terrorisme et le crime organisé qui constituent une menace pour la stabilité et la sécurité dans la région du Sahel.» Dans la capitale malienne, la sécurité a été renforcée hier, au lendemain des manifestations violentes prônant la guerre contre les djihadistes. Selon plusieurs sources militaires, des affrontements à l'arme lourde ont opposé, dans la nuit de mercredi à jeudi, militaires et islamistes près de Konna (à environ 70 km de Mopti), dans le Centre. Après quelques heures d'accalmie, les combats ont repris hier matin dans d'autres localités proches de Mopti, sans qu'un bilan officiel soit connu. Selon l'armée, une tentative d'attaque islamiste avait été repoussée lundi, suivie par des affrontements directs depuis mercredi. Dans le même temps, des policiers ont été déployés en différents endroits à Bamako, où 300 à 400 personnes, d'après les forces de l'ordre – plusieurs milliers d'après les organisateurs – ont marché hier pacifiquement pour, notamment, exprimer leur soutien à l'armée. Mercredi, des premières manifestations s'étaient soldées par des violences dans la capitale et à Kati (près de Bamako), faisant un blessé. Six personnes ont été interpellées. Paris revient à la charge Des préparatifs sont en cours pour le déploiement d'une force internationale au Mali, approuvé par l'ONU le 20 décembre 2012 et prévu par étapes, sans calendrier précis. Depuis hier, la France a estimé que les récents développements au Mali soulignaient «la nécessité de procéder au déploiement rapide» de la force internationale en préparation, se disant «préoccupée par les opérations en cours qui fragilisent le processus de sortie de crise au Mali». Par ailleurs, le gouvernement malien a annoncé, hier dans un communiqué lu à la télévision nationale ORTM, la fermeture, jusqu'à nouvel ordre, des établissements d'enseignement secondaire, fondamental et préscolaire ainsi que les différentes facultés et écoles supérieures. Cette décision intervient après une manifestation de plusieurs centaines de personnes (pour la plupart favorables au putsch de mars 2012) mercredi à Bamako et Kati pour réclamer des «concertations nationales» sur la transition au Mali, la libération de ses régions du Nord occupées par des groupes islamistes armés et le départ du président intérimaire Dioncounda Traoré. Parallèlement, le MNLA se dit «satisfait» des travaux du congrès organisés les 7, 8 et 9 janvier à Tinzaouatine (frontière algéro-malienne). Il a été question de la mise en place des commissions d'investiture de plusieurs conseils, à savoir le Conseil transitoire de l'Etat de l'Azawad (CTEA) et le Conseil révolutionnaire. Sans oublier l'investiture du nouvel état-major et du commandement opérationnel. L'ONU s'inquiète des affrontements entre l'armée et des groupes islamistes dans le centre du Mali et réitère son appel au dialogue, a déclaré jeudi son porte-parole Martin Nesirky. «Nous sommes inquiets des informations sur des mouvements militaires de la part de groupes rebelles le long de la ligne de front et de la tension qui en résulte», a déclaré M. Nesirky. Le porte-parole a souligné que le représentant spécial de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, Said Jinnit, poursuivait ses contacts dans la région «pour soutenir le processus politique au Mali» et que l'émissaire de l'ONU pour le Sahel, Romano Prodi, était à Bamako hier.