Quinze personnes, dont un mineur, ont été interpellées par les services de sécurité pour trouble à l'ordre public. La ville de Sedrata distante de 70 km du chef-lieu de la wilaya de Souk Ahras a été secouée, lundi dernier, par une protestation qui a dégénéré en émeute. Laquelle émeute avait duré, selon des témoins, vingt minutes pendant lesquelles furent dressées des barricades à l'entrée principale de la ville, où de jeunes manifestants usèrent de pneus incendiés pour dissuader les automobilistes d'emprunter les artères principales, provoquant un climat de panique générale. Le secrétaire général de la wilaya, dépêché le jour même sur les lieux de l'émeute, a aussitôt engagé le débat avec la population de Sedrata. L'aménagement urbain d'une partie de la ville, revendication fétiche et on ne peut moins rassembleuse, se trouve, au deuxième jour de l'après-émeute, déclassée au profit de revendications à caractère social. Pour rappel, la commune de Sedrata a bénéficié d'une enveloppe de 50 000 000 DA destinée au revêtement et au bitumage des artères principales, alors que l'aménagement des trottoirs a été limité à une enveloppe de 10 000 000 DA, donnant du coup matière à jaser du côté de quelques milieux décideurs à l'échelle locale. L'évaluation des revendications, l'arrière-goût des marchés et la présence, encombrante du représentant d'un parti pendant et après l'évènement sont autant d'indices révélateurs pour une wilaya où une contestation à caractère purement social aurait été politiquement plus lisible.