Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi, s'est engagé, à nouveau, à satisfaire toutes les revendications des travailleurs d'Algérie Poste en grève depuis près de deux semaines. Algérie Poste reprend du service. Il aura fallu que le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi, assure «en personne» aux grévistes que leurs revendications seront effectivement prises en charge. Le ministre a ainsi tenu hier, au central de la Grande-Poste, une réunion avec quatre représentants des employés. C'est sous haute tension qu'a eu lieu cette rencontre. Le dispositif de sécurité a d'ailleurs été augmenté afin de parer à tout débordement. D'autant plus qu'un service minimum est assuré dans quelques centres postaux, notamment à la Grande-Poste. Après près de deux semaines de grève, l'on peut imaginer l'affluence enregistrée dans ces quelques structures fonctionnelles. Agglutinés aux guichets, plusieurs dizaines d'usagers attendaient, excédés ou résignés, qu'un préposé appelle leur nom. Certains, découragés par la cohue, préféreront remettre «à plus tard» leur retrait. «Ils auraient mieux fait de ne pas ouvrir du tout !», peste un quadragénaire en quittant les lieux, sous le regard amusé d'un agent de police en faction. Les postiers, en sit-in sur les lieux depuis plusieurs jours, attendent, entre espoir et scepticisme, des nouvelles de leurs collègues en pourparlers avec la tutelle. «Un ministre est un politique avant tout. Il promettra tout ce que l'on veut juste pour que le travail reprenne. Mais rien ne nous assure que ses engagements seront tenus !», lance ainsi un des manifestants. «Il est trop tôt pour parler d'une reprise. Nous l'avons dit et répété. Nous voulons du concret !», ajoute un de ses collègues. Tandis que des slogans accueillent le ministre à sa sortie de cette réunion, les représentants des travailleurs sont reçus par des youyous et des cris de joie. L'on se presse autour d'eux, l'on tente de s'approcher et d'en savoir plus. La même question fuse : «Alors ?» Brandissant le communiqué portant le sceau du ministère, les «négociateurs» tentent d'expliquer à la foule, déchaînée, le «terrain d'entente» trouvé entre les employés et leur tutelle. «Le ministre s'engage à honorer toutes nos revendications. Pour ce qui est du rappel à effet rétroactif à compter de 2008 jusqu'à juillet 2011, qui concerne aussi les retraités, il a donné son accord de principe. De même pour la révision de la convention collective, une commission de travail sera mise en place afin d'examiner cette demande», hurle l'un d'eux. «La seule chose qui nous est demandée est de reprendre le travail, et ce, au plus vite», conclut-il. Pourtant, certains ne semblent pas convaincus. «Nous voulons autre chose qu'un communiqué qui n'est même pas signé !», interpelle l'un des grévistes. «Une note interne, dûment paraphée, sera envoyée sous une semaine à toutes les agences», rétorque-t-on à la ronde. Pour ce qui est de la prime de bénéfice, celle-ci sera réintroduite en tant que «prime d'intéressement». De même, il a été promis l'intégration de l'ensemble des travailleurs engagés dans le cadre du «pré-emploi et du contrat de travail aidé». En dépit de la cacophonie ambiante, exacerbée par l'absence de réel «leader syndical» au sein de ce mouvement, il semblerait que les postiers aient obtenu pleine satisfaction. Toutefois, ils préviennent : «Nous allons rejoindre nos postes. Mais rien ne nous empêchera de reprendre notre mouvement en cas de non-respect de ces engagements…»