Les services de médecine légale, relevant du Centre hospitalier universitaire d'Oran (CHUO), ont enregistré un total de 368 enfants victimes d'agressions sexuelles tous types confondus, au courant de l'année 2012. Il s'agit d'enfants âgés entre 4 et 13 ans, dont une soixantaine a été victime de viol, 22 cas ayant fait l'objet d'agressions collectives et 291 enfants ont été victimes d'attouchements sexuels. Ces chiffres sont effrayants. Selon les spécialistes dans le domaine de la maltraitance des enfants, ces chiffres ne reflètent nullement la réalité, étant donné qu'un nombre plus important de victimes reste méconnu des services de santé. Et pour cause, le sujet des agressions sexuelles sur les enfants fait partie encore des tabous de la société qui, malheureusement, dénigre plus les victimes que les coupables de ces crimes. Sans oublier que la prise en charge psychologique devant être automatique et immédiate pour ces victimes n'est souvent pas de rigueur chez la grande majorité. Pis encore, les auteurs de ces attentats à la pudeur, d'après le constat des services de médecine légale, sont habituellement connus de leurs victimes, c'est-à-dire un voisin, un parent, un ami, qu'on a du mal à dénoncer de crainte que les choses empirent. Il y a lieu de signaler également que les parents de victimes avouent leur désorientation quant aux peines prononcées à l'encontre des auteurs de ces crimes, par la justice, ne dépassant guère les 5 ans de prison, alors que les séquelles de tels actes criminels restent éternelles sur les victimes.