Agée de 15 ans, Anya Mérimèche est la plus jeune auteure de la scène littéraire algérienne. Alexander, la chute aux enfers… est son premier roman, édité en langue française au Liban. Le roman est disponible en Algérie grâce à une coédition avec les éditions algériennes El Ikhtilef. Elle revient sur sa passion dévorante pour l'écriture. - Comment êtes-vous venue à l'écriture ?
Le chemin de l'écriture a été des plus naturels. Mon père est déjà l'auteur de nouvelles dont L'absurde au quotidien. J'ai été imprégnée par cet univers de l'écriture depuis mon enfance. Mon père m'a, pour ainsi dire, initiée à l'imaginaire. A l'âge de neuf ans, j'écrivais déjà des textes de dessins animés. La première version de mon roman Alexander, la chute aux enfers…, je l'ai écrite en 2011. La deuxième version, revue, s'est étalée de mai à juin 2012.
- Alexander, la chute aux enfers... reste une histoire à forte concentration américaine ?
A travers mon premier roman, Alexander, la chute aux enfers…, j'ai voulu donner un nouveau concept d'écriture. L'histoire en elle-même n'est pas facile à raconter. Elle se déroule certes à Los Angeles, mais elle aurait pu se passer en Algérie. Le personnage principal, Alexander, perd sa mère. Cette dernière s'est suicidée à la suite d'un pesant chagrin. Elle est abandonnée avec son fils, douze ans auparavant, par son mari, Jack. Alexander est obligé d'aller vivre avec son père. Il fait le deuil de sa mère dans cette maison de cauchemar. Il vit avec un père qu'il hait, dans une villa à Beverly Hills. Il va poursuivre ses études à Loyola High School. Alexander découvre sur le tas que sa mère était une chanteuse et guitariste célèbre et que son père, Jack Martin, est une vedette de cinéma. Alexander réussit à se faire de nouveaux amis, à l'image de Maria Meason, Ashton Fellici ou Noëlla Jersey.
- Comment arrivez-vous à concilier votre vie de lycéenne avec l'univers de l'écriture ?
Sans prétention aucune, je trouve toujours le temps d'écrire. Je suis en seconde au lycée Descartes d'Alger. Il y a une continuité et une parfaite osmose entre mes études et l'écriture. Quand je me relis, je me dis souvent que ce n'est pas moi qui ai pu écrire toutes ces pages. Cela ne me ressemble pas. Il est vrai que j'ai couché sur le papier des idées importantes à plus d'un titre. Par ailleurs, je tiens à préciser que cela fait deux ans que j'ai du mal à tenir un livre entre les mains. Par contre, je privilégie la version du Net à la version papier. Je vais vous faire une autre confidence, quand je me mets à lire, je vais directement aux dialogues. C'est ce qui explique que tous les dialogues insérés dans mon roman sont en caractère gras. Façon singulière de marquer ma différence en qualité de jeune auteure. Je suis une férue de Mouloud Feraoun et de Victor Hugo.
- Quel a été l'accueil de votre livre auprès du public lors du dernier Sila ?
Je dois reconnaître que l'accueil a été des plus chaleureux. Cependant, je dois avouer que j'ai été déçue de ne pas avoir vu de jeunes s'arrêter devant le stand des éditions El Iktilef le jour de la vente-dédicace. Ce sont plutôt les adultes qui se sont bousculés pour venir à ma rencontre. J'étais, en outre, l'unique auteure d'expression française. Je profite de l'occasion qui m'est offerte pour remercier les éditions El Ikhtilef de m'avoir fait confiance. Je suis certaine qu'il y a d'autres talents et pas seulement en littérature qui attendent qu'on leur donne leur chance. La littérature, surtout de jeunesse, n'est pas assez encouragée dans notre pays.
- Après la publication de votre roman, avez-vous l'intention de gratifier le public d'autres publications de ce genre ?
Je compte bien percer dans ce domaine. J'ai un conte pour enfants déjà prêt, qui sera sur les étals des bonnes librairies dans le courant de cette année. Je prévois également d'éditer, toujours en 2013, un roman. Par ailleurs, mon rêve le plus cher est d'exercer une double carrière, celle de docteur en droit et d'écrivaine.