Aux aurores de l'année 2013 (3 janvier, ndlr), la bibliothèque municipale de Tipasa, située entre la station de la radio régionale et le lycée, a reçu la visite de la plus jeune romancière d'expression française d'Algérie, Anya Merimèche. La jeune fille, qui fréquente la classe de 1ère AS au lycée Bouamama, à El Mouradia (ex-Descartes) est née le 29 juin 1997, à Tipasa. Néanmoins, 40 jours après sa naissance, ses parents ont regagné Alger, après avoir vécu les années de la décennie rouge. Accompagnée par sa mère et son père, Anya Merimèche est venue à la rencontre des adhérents du cercle littéraire de la bibliothèque principale de Tipasa. L'animation de ces moments exceptionnels a été assurée par la romancière et artiste peintre, Saliha Imékraz. Les enfants ont posé des questions très pertinentes à la jeune romancière, afin de s'imprégner des astuces pour écrire à leur tour des livres. Anya Merimèche les a encouragés. «Il faut oser et faire les premiers pas sans se décourager», leur a-t-elle conseillé. Alexandre, la chute aux enfers , tel est le titre du 1er ouvrage de la lycéenne. L'assistance était très nombreuse. Bien entendu, parmi les présents, quelques-uns ne croyaient pas à la prouesse de l'adolescente, allant jusqu'à affirmer que ce n'était que du plagiat. Bref, à l'issue de son intervention, la jeune romancière ,souriante, nous a expliqué que c'est grâce à Internet et Wilkipedia qu'elle a pu faire la description des lieux où se déroulaient les faits de son récit. «Je ne pouvais pas l'écrire autrement et cela n'a pas effleuré mon esprit. Pour moi, transformer une histoire, qui vient d'elle-même dans ma tête, est un blasphème. C'est une histoire qui avait été suscitée par une forte émotion, et je ne pouvais pas donner des prénoms algériens dans ces espaces américains», indique -t-elle. Anya a plein de projets qui bouillonnent dans la tête. Ses camarades de classe n'ont pas changé de comportement envers elle. «Je suis toujours naturelle. D'ailleurs, vous allez voir dans un proche avenir, l'apparition de jeunes Algériens qui vont se mettre à écrire des romans, ils me l'ont avoué», conclut-elle. Assaillie par les enfants du cercle littéraire à l'intérieur de la salle de lecture de la bibliothèque, Anya Merimèche ne s'attendait pas à ce succès. Elle a promis de revenir dès la publication de son prochain conte intitulé pour l'instant Narimane. L'atmosphère dans la bibliothèque était inondée de cette innocence d'enfants, cet après-midi de jeudi dernier.