Les taxis étaient hier hors service dans la capitale et les chefs-lieux de plusieurs wilayas, contestant la nouvelle tarification introduite depuis avant-hier par le ministère des Transports. Le débrayage avait pris fin hier après-midi. «Nous voulons lancer un appel à la tutelle quant à la position des chauffeurs de taxi concernés par les hausses qui restent peu importantes. Dans la wilaya d'Alger, si l'on se réfère à la marge des augmentations décrétées par la tutelle, le tarif de transport en taxi collectif demeurera inchangé, puisque la tarification prend en compte les kilomètres parcourus et élude la qualité des routes et les embouteillages, le facteur temps étant complètement évacué», explique Hocine Aït Braham, président de l'Union nationale des chauffeurs de taxi, affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Les chauffeurs de taxi restés hier à l'arrêt au niveau des principales stations expliquent cette montée au créneau par «le mépris affiché par la tutelle». Le changement des tarifs en vigueur depuis 1996, fixant la course d'une station à une autre à 20 DA, n'a pas touché le fond du problème. Nous avons réclamé une révision du texte régissant cette tarification en prenant compte des conditions de déplacement, mais ce changement a été introduit uniquement sur le kilométrage. A Alger, il n'y aura aucune différence. A Laghouat, explique M. Aït Braham, le changement a suscité une polémique. Le tarif initial était de 50 DA, et avec l'augmentation, les «taxieurs» hésitent entre 70 DA, résultat de l'application de la hausse, et 60 DA comme le réclame la population locale qui a contesté les nouvelles hausses. «Cette situation nous a été signalée dans plusieurs wilayas», indique le représentant des chauffeurs de taxi. Autre problème soulevé par le syndicat, la généralisation «du taxi compteur» en dehors de la wilaya d'Alger. Cette option voulue par le ministère des Transports est actuellement impossible à concrétiser sur le terrain. Les compteurs ne sont pas disponibles, ce qui pousse les opérateurs à les détenir au marché parallèle. Un élément qui favorise les pratiques frauduleuses et pousse de nombreux chauffeurs de taxi à pratiquer des tarifs sur mesure. Ainsi, dans certains chefs-lieux de wilaya connus pour la difficulté de la circulation, les «taxieurs» n'ont pas hésité à recourir à un tarif unifié prenant en compte les caractéristiques de la ville sans se référer à la grille du ministère. Le syndicat invite donc le département de Amar Tou à revoir les augmentations en prenant en compte les spécificités de chaque ville. Un appel est lancé pour la promulgation du nouveau tableau des tarifs pour les taxis compteurs et l'interwilayas. Le syndicat a saisi hier la tutelle pour réviser sa copie et menace de reprendre la grève si les revendications ne sont pas prises en compte. A rappeler que le réajustement du tarif de transport par taxi fixé par la tutelle diffère selon le type de taxi. Pour les taxis individuels, le tarif passe de 10,5 à 15 DA/km, celui de la prise en charge en course passe de 15 à 20 DA, celui du stationnement pour attente de 15 mn à 20 DA et le transport de bagages supérieurs à 15 kg sera facturé à 10 DA. Pour les taxis collectifs intercommunes et interwilayas, les tarifs fixés à 3 DA/km au lieu de 2 DA/km devront être appliqués. Pour les taxis collectifs urbains, les tarifs passent à 5 DA le kilomètre.