Des kalachnikovs, RPG et grenades, des tenues militaires et des tentes ont été saisis jeudi dans un dépôt à Médenine. Trois personnes d'obédience salafiste djihadiste ont été arrêtées. D'autres suspects sont recherchés. Tunisie. De notre correspondant Des kalachnikovs, RPG et grenades, des tenues militaires et des tentes ont été saisis jeudi dernier, dans un dépôt à Médenine, à une centaine de kilomètres de la frontière libyenne. Trois personnes d'obédience salafiste djihadiste ont été arrêtées. D'autres suspects sont recherchés. Il s'agit de la plus grande saisie d'armes en Tunisie depuis le déclenchement de ce phénomène. Mais il ne s'agit nullement de la première affaire de ce genre. L'enquête entamée suite à cette nouvelle découverte d'armes s'intéresse par ailleurs aux ramifications de ce réseau. Les premiers signaux indiquent de forts soupçons sur une étroite liaison avec les groupes ayant été à l'origine des incidents de Bir Ali Ben Khelifa, Rouhia et, dernièrement, Fernana et Kasserine. Les individus arrêtés sont, certes, tous de connivence avec la mouvance salafiste. Mais s'agit-il de contrebandiers ou de djihadistes voulant opérer en Tunisie ? Doute sur les origines Plusieurs questions se posent concernant l'origine des armes saisies. Il est possible qu'elles aient été ramenées par les sympathisants d'El Gueddafi lorsqu'ils ont quitté leur pays. Les Libyens auraient remis ces armes à une filière tunisienne qui les a gardées et qui essaie aujourd'hui de les transiter en dehors de la Tunisie vers des zones de combat, notamment au Mali. Il y a une éventualité que ces armes soient passées par les frontières, désormais poreuses, qui permettent le transit de dizaines de milliers de tonnes de produits alimentaires de manière frauduleuse. Ce ne sont pas les quelques caisses d'armes qui vont poser problème aux contrebandiers aguerris à ce genre de trafic. Le fait que ces armes soient aux mains de ces groupuscules djihadistes fait toutefois surgir des craintes quant aux risques accompagnant les agissements de ces groupuscules. Il se peut que ces derniers soient tentés par le djihadisme en Tunisie, ce qui constitue un véritable danger. Les propos en décembre 2012 du ministre de l'Intérieur, Ali Laâreyedh, sur la brigade Okba Ibnou Nafaâ, ramifiée à l'AQMI, seraient dans cette logique de djihadisme contre le pouvoir en place. Ces incidents à répétition indiquent qu'il y a un réseau international, impliquant des djihadistes de diverses nationalités, qui serait la colonne vertébrale de ces actions, apparemment, pointées. Le centre de gravité est certes en train de se mouvoir vers le Sud. Mais le danger est là. Les autorités sont appelées à apporter des réponses adéquates.