Les informations que Nouakchott Info a eu à donner n'étaient pas toujours vraies, tant son objectif était de relayer la propagande des terroristes ; une véritable entreprise de désinformation, d'abord sur l'attaque elle-même, ensuite sur l'assaut salutaire donné par les forces spéciales de l'Armée nationale populaire. Nouakchott Info est une agence de presse mauritanienne bien particulière. Elle s'est distinguée depuis la prise d'otages d'In Amenas en se donnant la primeur de traiter des informations de première main servies sur un plateau d'argent par les différends porte-parole des groupes terroristes impliqués. Mais seulement, les informations que Nouakchott Info a eu à donner n'étaient pas toujours vraies, tant son objectif était de relayer la propagande des terroristes ; une véritable entreprise de désinformation, d'abord sur l'attaque elle-même, ensuite sur l'assaut salutaire donné par les forces spéciales de l'Armée nationale populaire. L'agence privée mauritanienne s'est tout simplement érigée en canal de communication des groupes terroristes. Cela ne date pas d'aujourd'hui. Le patron de cette agence, un certain Abou El Maâli, journaliste mauritanien et correspondant local de la chaîne qatarie Al Jazeera, spécialiste de l'islamisme et des groupes salafistes et djihadistes, flirtant lui-même avec cette mouvance, a eu déjà à servir la propagande distillée par les chefs terroristes qui savent que Nouakchott Info est sous l'œil bienveillant de ceux qui s'intéressent aux questions sécuritaires dans le Sahel et bien d'autres. Il y a trois ans, c'est ce canal que le chef terroriste Mokhtar Belmokhtar, alias Belaouar, avait choisi pour se faire un coup de pub, «soigner son image», disait le patron de l'agence rencontré au printemps 2011 à Nouakchott. Comment Abou El Maâli a-t-il pu entrer en contact avec le chef terroriste ? Selon des informations recueillies à l'époque dans la capitale mauritanienne, le rapprochement avait été établi par un autre journaliste mauritanien qui aurait, d'après nos sources, un parent djihadiste activant dans les rangs de l'organisation terroriste que dirige Mokhtar Belmokhtar. C'est ce dernier, à en croire les mêmes sources, qui avait émis le souhait de parler dans la presse mauritanienne qui lui est restée accessible. Il a alors chargé un de ses sbires de prendre contact avec son parent journaliste. Celui-ci, ne pouvant accomplir la «mission», prend contact avec son confrère mauritanien, néanmoins patron de Nouakchott Info. On ignore si ce dernier a rencontré le terroriste algérien ou si l'interview a été réalisée par téléphone ou par le biais du web, mais ce qui est sûr c'est que Belmokhtar avait atteint son objectif de se faire longuement interviewer par l'agence privée de Nouakchott. Abou El Maâli, qualifié par la presse occidentale de bon connaisseur des questions sécuritaires, en plus d'Al Jazeera, a été sollicité par des journaux français pour donner son «expertise» sur certains événements. Dernièrement, il a été arrêté par la police mauritanienne après avoir interviewé un leader salafiste mauritanien, Mohamed Jamil Ould Mansour, activement recherché par la police. Selon des connaisseurs de la scène médiatique de ce pays du Sahel, Nouakchott Info a un lien quasi organique avec les mouvements islamistes et son journaliste, Fard, semble avoir un carnet d'adresses des djihadistes les plus recherchés de la région. Un véritable canal de propagande terroriste.