Le fondateur de l'«Emirat du Sahara» Mokhtar Belmokhtar, connu sous le nom de Abu Abbas, a affirmé que les éléments terroristes actifs dans la zone du Sahel ont acquis des armes libyennes durant la révolution. Dans une interview accordée à un quotidien mauritanien, Nouvelles de Nouakchott, il a estimé que «cette acquisition est tout à fait normale», mais il a en revanche nié la participation des guérilleros de l'organisation dans les opérations de combat contre les forces de Mouammar Kadhafi. La même source a défendu les opérations effectuées par son organisation dans le but d'acquérir des fonds publics à partir du port de Nouakchott et quelques voitures du gouvernement. Dans ce cadre, il a précisé « le système détient l'ensemble de ces fonds et la population ne perçoit que des miettes». Il a reconnu, dans le même entretien, l'existence d'un conflit entre lui et le leader qui l'a succédé à la tête de l'Emirat, en soulignant qu'il conteste la diversité régie par la «morale et l'éthique de l'Islam», qui est le résultat de différentes perceptions et la compréhension de chacun selon ses circonstances et son expérience. Il a également démenti les informations faisant état d'une quelconque négociation entamée avec les services de sécurité en Algérie dans le but de se livrer, tout en insistant sur sa conviction de continuer à lancer des opérations terroristes. Concernant la relation avec Al-Qaïda en Afghanistan, Abou Abbas a fait savoir que Abou Yunus de Mauritanie, actuellement détenu au Pakistan, a été le premier lien de communication directe entre les deux organisations, ajoutant qu'il a personnellement supervisé, à partir de l'an 2000, les communications visant à unir son organisation avec Al-Qaïda. Plus explicite, il a avancé qu'il n'était nullement contre cette adhésion, comme il a été rendu public durant cette période. Abou Abbas a également annoncé la libération d'Omar El Sahraoui, détenu dans une prison mauritanienne, lors d'un accord conclu pour la libération des otages espagnols. Il a également révélé la prise en otage de son organisation par ceux qu'il décrit comme des espions issus des services de sécurité mauritaniens. Selon lui, leurs aveux ont été enregistrés pour être diffusés plus tard sur Internet. Abou Abbas a révélé que l'organisation avait tenté d'assassiner l'ambassadeur israélien à Nouakchott. Cette opération a été menée par des éléments affiliés à son organisation en février 2000. Selon ses déclarations, l'affaire de Nouakchott, prévue par l'organisation pour le mois de février 2011, a été soldée par l'explosion de l'une des voitures piégées dans la périphérie de la capitale et la réquisition d'une autre au sud du pays. Ces actes ont été à l'origine de la décision du président mauritanien de retirer ses troupes du nord du Mali, soulignant que les deux voitures piégées visaient l'assassinat du président mauritanien et l'ambassade de France à Nouakchott.