Le gouvernement canadien a convoqué l'ambassadeur d'Algérie à Ottawa, Smail Benamara, afin de faire le point sur les déclarations du Premier ministre algérien qui a soutenu que des djihadistes canadiens étaient parmi les assaillants de l'installation gazière d'In Amenas, a appris El Watan auprès d'une source proche du ministère canadien des affaires étrangères. « Que ce soit à Ottawa ou à Alger, les diplomates canadiens demandent l'accès aux renseignements utilisés par les Algériens pour déterminer que l'un des ravisseurs était un Canadien », a ajouté la même source. Tout en condamnant « cet acte déplorable et lâche ainsi que tous les groupes terroristes qui cherchent à provoquer et à perpétuer l'insécurité, le représentant du gouvernement canadien affirme qu'en «ce qui concerne l'identité des personnes impliquées, le gouvernement algérien ne nous a communiqué aucune information à ce sujet.» Il a, toutefois, apporté le soutien de son pays « au gouvernement de l'Algérie dans sa lutte actuelle contre le terrorisme.».
Doutes autour d'une participation de djihadistes canadiens
Depuis que les informations ont commencé à circuler sur une possible participation de djihadistes canadiens à l'attaque du site gazier d'In amenas, c'est le branle-bas de combat dans les média canadiens. Au point où la possible participation d'assaillants canadiens a été classée deuxième dans le top des sujets traités par les médias au Canada, selon l'agence Influence Communication. Les déclarations du Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal sur la présence d'un canadien d'origine arabe du nom de Chedad ainsi que la récupération de document d'identité attestant sa citoyenneté ne trouvent pas de grâce auprès de Christian Leuprecht, membre du Centre de recherche en politique internationale et en défense de la Queen's University et professeur de science politique au Collège militiare royal du Canada. Il affirme que « certains groupes terroristes ont utilisé par le passé de faux passeports canadiens ». « En l'absence de détails sur cette affaire, il n'est pas facile d'être sûr de l'identité de assaillants », ajoute-t-il. Selon des témoignages de rescapés, les deux supposés citoyens canadiens impliqués dans l'attaque serait d'origine libanaise ou syrienne. La possible implication de djihadistes canadiens d'origine algérienne semble peu probable si l'on se fie au informations faisant état de leur « accent anglais nord américain » - La majorité des terroristes algériens qui se sont refugiés au Canada dans les années 1990 seraient francophones.
Le gouvernement canadien frustré
Dans une entrevue accordée ce mardi à une chaîne de télévision privée, CTV, le ministre canadien des affaires étrangères John Baird, n'a pu confirmer l'identité des supposés canadiens. « Nous ne pouvons confirmer l'exactitude de ces renseignements. Mais le personnel de notre ambassade à Alger et notre équipe à Ottawa travaillent pour tenter de vérifier ces informations et obtenir les noms de ces Canadiens allégués. Nous ne pouvons rien confirmer pour le moment. », a-t-il dit. Selon l'agence de presse canadienne citée par Radio Canada, « le gouvernement canadien serait frustré par le manque de renseignements en provenance du gouvernement algérien dans cette affaire. .. Il déplorerait également le fait que le premier ministre algérien ait annoncé publiquement à la télévision que deux ressortissants canadiens faisaient partie des terroristes, sans en détenir de preuve formelle. ». « Pour ce que nous en savons, c'est un faux passeport. Jusqu'à ce que nous puissions les voir, nous ne serons pas en mesure de le savoir », a déclaré une source fédérale haut placée à La Presse Canadienne.