Le Japon est sous le choc. Sur les 37 étrangers décédés, neuf Japonais, travaillant pour la société JGC Algeria, y ont perdu la vie et un dixième serait en cours d'identification. Tokyo n'a pas encore fait le deuil et demande des explications à Alger. A cet effet, le vice-ministre des Affaires étrangères, Shunichi Suzuki, a été dépêché, hier à Alger, où il s'est longuement entretenu avec le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal. Il s'agit là de la deuxième visite d'un officiel japonais en Algérie depuis l'agression terroriste. Un premier responsable au sein du département des Affaires étrangères, Minoru Kiuchi, s'est rendu sur le site gazier dès la fin de l'assaut. Même si aucune information n'a filtré sur la teneur des discussions, le responsable japonais aurait demandé «expressément» aux autorités algériennes de lui fournir plus d'explication sur les «circonstances» dans lesquelles «les otages japonais ont été assassinés lors de la prise d'otages par les terroristes». Selon des témoignages, 12 employés de la société japonaise ont été «froidement assassinés» par les terroristes islamistes dès les premiers moments de l'attaque de l'installation gazière d'In Amenas. En tout, la JGC a perdu 18 employés dans cette attaque terroriste. Neuf Japonais, deux Malaisiens et six Philippins. La 18e victime est en cours d'identification. Le Japon a été lourdement touché dans l'impressionnante prise d'otages d'In Amenas et son gouvernement en est fortement ébranlé. Le secrétaire d'Etat japonais chargé des Affaires étrangères, Shunichi Suzuki, a en outre exprimé «les remerciements» de son gouvernement aux autorités algériennes pour «la coopération et la disponibilité» dont a fait preuve l'Algérie lors du «douloureux évènement» du site gazier de Tiguentourine, a indiqué un communiqué du gouvernement répercuté par l'APS. Le rapatriement des dépouilles des victimes japonaises devait s'effectuer hier, avant d'être reporté. Le gouvernement japonais, qui a tenu hier sa sixième réunion consacrée exclusivement à l'affaire des otages, a exprimé son «soutien» au gouvernement algérien, dénonçant «un terrorisme ignoble». «Ces actes terroristes ignobles, qui impliquent les citoyens innocents, sont absolument impardonnables et nous les condamnons résolument.» Par ailleurs, une source proche de la société japonaise a indiqué qu'une filiale de JGC Algeria, travaillant sur un projet de construction près de Hassi Messaoud, a suspendu «momentanément» ses activités. Une décision qui témoigne de l'inquiétude qui s'est emparée des Japonais exerçant en Algérie.