Le retour des oiseaux migrateurs, qui transitent par l'Algérie avant de regagner l'Europe, est surveillé de près par la Direction générale des forêts (DGF) (sous tutelle du ministère de l'Agriculture et du Développement rural). Ainsi, 418 zones humides, identifiées comme étant des points de chute des volatiles sauvages, sont occupées « quasi régulièrement » par près de 800 agents de la DGF. « Nous avons mobilisé 192 brigades mobiles.Chacune est dotée d'un véhicule. Elles totalisent exactement 797 agents, soit 10% des effectifs globaux de la DGF », nous a déclaré, hier, le directeur général des forêts, M. Mellouhi. Revenant d'Afrique où ils ont passé l'hiver, les oiseaux migrateurs ont entamé leur retour en Europe au début de février dernier. Leur halte en Algérie fait craindre une éventuelle propagation du virus de la grippe aviaire, au moment où une partie non négligeable des volatiles a séjourné dans des pays où l'épizootie s'est identifiée, en particulier le Nigeria. La DGF affirme que les zones humides, qui comprennent également les barrages, n'ont décelé aucun cas. « Nous procédons à deux prélèvements par semaine que nous envoyons aux services vétérinaires. C'est un travail qui se fait systématiquement au niveau de toutes les zones humides. La surveillance est toujours à son point culminant, même si la vague migratoire a connu son pic en fin mars dernier », ajoute M. Mellouhi. Au plan équipement, la DGF a renforcé les sites en filets et cages de captage ainsi qu'en tenues de protection pour ses 800 agents. Il est attendu, « prochainement », dira le DGF, l'acquisition de jumelles, de télescopes et de pistolets anesthésiants. Le dispositif de veille, tel qu'il est appliqué actuellement et dans lequel sont impliqués la DGF, les services agricoles et vétérinaires locaux et les collectivités locales, sera maintenu jusqu'en mai prochain. Importante zone de l'Algérois, le lac de Réghaïa commence peu à peu à se vider de ses visiteurs saisonniers. Environ 60% des oiseaux migrateurs, qui ont fait une halte dans ce lac, ont repris la route du Nord, selon un vétérinaire. Est-ce à dire que le risque s'est estompé ? Toujours est-il que lorsqu'il y a moins d'oiseaux migrateurs, le risque a tendance à baisser. Néanmoins, les spécialistes évoquent le cas des porteurs sains, surtout chez les canards, ce qui signifie que le sujet atteint ne présente aucun signe apparent de la maladie. « Nous en sommes conscients. Nous avons pris des mesures à même d'éviter tout contact avec les élevages qui existent aux alentours. Nous avons depuis longtemps appelé au confinement des élevages industriel ou domestique. Au plan vétérinaire, les élevages sont suivis aussi bien par les 4500 praticiens privés que par leurs confrères de l'administration », rassure de son côté le docteur Bougdour, directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture. Entre 250 000 et 300 000 oiseaux migrateurs de différentes espèces transitent par l'Algérie, empruntant deux couloirs. Le couloir de « Tlemcen » qui s'étend vers Gibraltar et aboutit en Europe de l'Ouest et celui d'« El Kala » qui se prolonge jusqu'en Europe de l'Est et l'Asie, en passant par le canal de Suez.