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“Le confinement des volailles pose problème” Rachid Bouguedour, directeur du service vétérinaire au ministère de l'Agriculture et du Développement rural
Le dispositif de lutte contre la grippe aviaire, allégé au cours de l'été, a été réactivité au début du mois de septembre dernier. 1 400 vétérinaires, les services de la direction générale des forêts et les praticiens vétérinaires ont été remobilisés à travers l'ensemble du territoire national. Ces fonctionnaires et les vétérinaires sont chargés de la surveillance des zones humides où viennent s'installer les oiseaux migrateurs sauvages grâce aux forestiers, les praticiens disposent, des données leurs permettant une bonne surveillance des élevages industriels et domestiques. Selon M. Rachid Bouguedour, directeur du service vétérinaire au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, et au regard de l'existence du virus au-delà des frontières sud de l'Algérie, au Nigeria plus exactement, le Sud a été concerné par ce dispositif de la même manière que la région nord du pays. "Aujourd'hui, dans les wilayas du Sud, le dispositif est déjà mis en place. Il y a des opérations entamées pour la désinfection des véhicules qui viendraient des pays du Sahel. Les vétérinaires sont très actifs dans ces régions ; des prélèvements ont été effectués sur des oiseaux migrateurs au niveau de la wilaya d'Adrar et de Tamanrasset. Il est procédé de la même manière tant au Sud qu'au Nord". Il précisera qu'avec les frontières du Sud, "on n'a pas de commerce d'intrants agricoles, mais par contre, il faut surveiller les entrées des oiseaux migrateurs qui pourraient arriver sur les zones humides existantes en grand nombre dans les régions du Sud". Il rappellera qu'au cours de l'année dernière, il a été effectué 3 050 prélèvements sur des oiseaux migrateurs; depuis le mois d'octobre, les services vétérinaires du ministère de l'Agriculture et du Développement rural ont effectué 800 prélèvements et qui sont avérés "tous négatifs". Il indiquera qu'au cours de l'année 2006, une enveloppe financière de 280 millions dinars a été dégagée et qui a permis de mettre en place des laboratoires. "Aujourd'hui, nous pouvons, au niveau du laboratoire central vétérinaire, maîtriser les techniques les plus modernes telles que la BCL, qui va nous permettre de pouvoir répondre à un diagnostic dans les heures qui suivent". Il expliquera également les opérations de "tests rapides" qui donnent les résultats dans les 20 minutes. La propagation du virus a deux causes : les oiseaux migrateurs qui sont surveillés, et là le plus important, c'est que ces oiseaux ne se mêlent pas aux oiseaux d'élevage domestiques ; il s'agit aussi de savoir si ces oiseaux migrateurs sont infectés par le virus, explique encore M. Bouguedour qui ajoute que le deuxième risque, qui est également important, c'est le commerce. A ce sujet, il dira : "pour ce qui est du commerce, c'est bien verrouillé. L'Algérie n'importe pas de volailles de consommation. Nous importons des intrants agricoles (des poussins déjà couvés) et nous n'importons qu'à partir des pays qui sont indemnes". Par contre, il souligne que l'Algérie n'est pas à l'abri des virus qui entreraient par les oiseaux migrateurs. Il insistera à dire que le plus important, c'est de signaler immédiatement tout cas suspect de mort de volailles. "La première alerte pour un oiseau domestique, c'est la mortalité". Il reconnaîtra que le problème du confinement des volailles est difficile. "Il y a des communes qui ont veillé à ce confinement et d'autres qui n'ont pas joué le jeu". Il est clair qu'on ne peut pas confiner les oiseaux tout au long de l'année, par contre, le confinement doit se faire au moment où les oiseaux migrateurs arrivent. Toutes les wilayas ont été saisies pour que ce confinement puisse se faire à des moments très précis de l'année. Selon la même source, l'élevage domestique en Algérie n'est pas aussi important que l'élevage industriel. L'Algérie est un pays qui produit 300 000 tonnes/an de viande blanche dont 98 % proviennent de l'élevage industriel.