L'Association nationale de lutte contre la corruption (ANLC) a exprimé sa solidarité, à travers un communiqué rendu public hier, à Aouin Rachid, poursuivi par le directeur général des Douanes algériennes. «L'ANLC suit avec préoccupation la tenue du procès de Aouin Rachid, fonctionnaire des Douanes, qui se tient au tribunal de Oued Souf», note l'association dans son communiqué. Aouin Rachid est poursuivi pour diffamation et atteinte à corps constitué. «Ce douanier syndicaliste avait dénoncé dans un rapport, en avril 2011, des manquements dans la surveillance de l'exportation de gaz vers la Tunisie via l'usine d'El Borma, à la frontière tunisienne, constatant des irrégularités. Mission qui incombe aux services des Douanes, selon les articles 165 à 172 du code des Douanes. Depuis, le douanier Aouin a subi des pressions et des intimidations qui ont conduit à son licenciement et au procès de ce mercredi 31 janvier 2013», indique le même communiqué, en dénonçant «un acharnement qui vise un fonctionnaire qui n'a fait que son devoir : attirer l'attention de sa tutelle sur des irrégularités graves qui cacheraient une dilapidation organisée de biens publics». Et de signaler que «la dénonciation des actes de corruption est garantie par la Constitution et par la Convention des Nations unies contre la corruption, ratifiée par l'Algérie en 2004». L'ANLC souligne également «la loi 06-01 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, notamment dans ses articles 15, 45 et 47 portant sur l'implication de la société civile, la transparence des processus de décisions et la protection des dénonciateurs». L'ANLC demande l'ouverture d'une enquête «sérieuse» sur les faits révélés par ce douanier.