Depuis 1996, date de l'arrivée de la gauche au pouvoir en Italie, Rino Serri, nommé secrétaire d'Etat au ministère des Affaires étrangères, dont nous avions souvent sollicité les propos sur les pages d'El Watan, n'a cessé de plaider la cause des démocrates algériens dans la sphère politique italienne, et pour mieux convaincre ses concitoyens de l'opportunité d'investir en Algérie, cet ancien militant communiste guidait lui-même les délégations des entrepreneurs et sillonnait avec elles le littoral algérois ou oranais. Samedi soir, ses amis et ses anciens collègues du ministère des Affaires étrangères et du Conseil italien des réfugiés, dont il était président, lui ont dédié une cérémonie conviviale et recueillie, qui aurait plu à l'homme discret, affable et respectueux des autres qu'il était. Serri croyait au processus démocratique en Algérie et ses conseils étaient appréciés même par les responsables de la droite. Il vouait une affection particulière pour l'Algérie et ne ratait jamais les festivités à l'occasion des fêtes nationales, organisées par l'ambassade à Rome. De ses voyages en Algérie, il revenait toujours plein d'enthousiasme et d'espoir pour ce pays, comme s'il voulait se convaincre qu'il avait bien fait d'y croire aussi fort. Dans son discours commémoratif, l'ambassadeur d'Italie à Khartoum et ancien premier secrétaire à l'ambassade d'Alger, Lorenzo Angeloni, a rappelé les qualités de Serri qui lui ont permis de gagner l'estime des Africains. « Sa présence constante même dans les moments difficiles, dans cette région du monde, et son aptitude à écouter, avec humilité, toutes les parties. » Le décès de Rino Serri a attristé tout ceux qui le connaissait, car survenu brusquement, après une simple hospitalisation pour une infection pulmonaire. A 73 ans, Serri, père de 4 enfants, ne démentait pas son dynamisme et son sérieux, il avait visité l'Algérie, il y a peine un an et activait dans l'association d'amitié italo-palestinienne dont il était président et celle italo-algérienne, présidée par l'ancien chef de la diplomatie Gianni de Michelis, qui était présent, lui aussi, à la cérémonie organisée au quartier Trastevere de Rome.