Le soleil pourra taper aussi fort qu'il le souhaite, les ombres se condenser à quelques centimètres, l'homme sera toujours protégé si son ami le vent est de passage. Les polluants n'ont qu'un seul ennemi : les bises, les brises et les bourrasques. Même éphémère, le vent disperse les polluants dans l'air, les empêche de stagner et d'atteindre les poumons. Samasafia mesure le taux de pollution dans l'air à Alger et Annaba. Les deux villes, seules à bénéficier d'analyseurs de pollution, ont connu durant ces deux mois d'été un « air bon à assez bon », qualifiera M. Boukadoum du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. « Sur une échelle de 10, Annaba et Alger ont atteint un seuil de pollution avoisinant en moyenne les 3 et 4. Qualité de l'air satisfaisante », explique-t-il. « En moyenne », répétera-t-il. Car les 24, 25, 26 août, jours de forte canicule, les indices se situaient davantage autour de 6 et 7. Principal accusé : le vent avait boudé les villes. Les ennemis mortels des voies respiratoires sont divisés en quatre groupuscules. « Le dioxyde d'azote, le monoxyde de carbone, les poussières et les composants organiques volatils », relève M. Boukadoum. Le dioxyde d'azote et le monoxyde de carbone sont principalement produits par les automobiles et les différentes sources de combustion. Il y a, selon lui, alerte lorsqu'on retrouve 600 microgrammes de dioxyde d'azote dans l'air. Déjà à 400 microgrammes par mètre cube, les autorités sont informées afin de prendre les mesures nécessaires. Il s'agit, par exemple, d'alterner le trafic routier, d'imposer la gratuité du transport... « Lors des journées de canicule, nous avions atteint un chiffre de 200 microgrammes », précise le responsable de Samasafia. Rien d'alarmant. Les poussières sont également mesurées dans l'atmosphère et représentent un risque accru chez certains allergiques. « Au-delà de 10 micromètres, le système de défense de l'organisme ne peut plus combattre la poussière », informe M. Boukadoum. Son seuil d'alerte, indiqué par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), s'évalue à 60 microgrammes par mètre cube. A Alger et Annaba, il avoisinait 0,5 ou 1. Le monoxyde de carbone est particulièrement dû au trafic routier ou aux vieux véhicules. A quand le contrôle technique des véhicules ? Les composants organiques volatils sont représentés par le benzène, l'utilisation de solvants ou la combustion d'essence. Tous ces ennemis potentiels, à l'origine de divers troubles respiratoires, n'ont pas pu élire domicile dans les villes d'Alger et de Annaba. Qu'en est-il ailleurs ? Il faudra attendre de pourvoir en équipement adéquat un maximum de communes. Annaba et Alger ont également l'avantage d'être des villes côtières où l'air marin peut faire le ménage. Les résultats à Sétif, Tlemcen et Constantine pourraient être alarmants.