Le nombre de personnes atteintes de la tuberculose a dépassé les 800 au courant de l'année passée au niveau du service pneumologie de l'hôpital d'Oran. C'est ce qui a été indiqué de sources proches de ce service. Sur le plan prise en charge de cette maladie, les mêmes sources d'information ont confirmé l'indisponibilité de certains médicaments nécessaires au traitement de la tuberculose, d'autant plus que le service pneumologie du CHUO reçoit des malades de presque toute la région de l'Ouest. Il faut dire que certains tuberculeux ont recours à la médication par leurs propres moyens, à cause du refus de leur admission dans les services spécialisés. Une démarche qui leur coûte des sommes faramineuses, sachant que, pour cela, ils doivent importer le traitement de l'étranger, sans quoi le risque d'avoir des complications est gros. Pour ce qui concerne la tuberculose extra-pulmonaire, elle atteint actuellement un taux de 30 % sur l'ensemble des tuberculeux déclarés. C'est ce qu'a indiqué le professeur Berrabah, président du Conseil scientifique du Centre Hospitalo-Universitaire d'Oran (CHUO) au cours d'un point de presse organisé au siège du conseil scientifique. Si la tuberculose a été éradiquée au cours des années 1994-1995, la tuberculose multi résistante extra-pulmonaire n'a pu l'être. A l'inverse, elle a atteint un taux qui oscille entre 14 et 15 % sur les interventions diagnostiquées. Il s'agit d'un problème très sérieux de santé publique, estime-t-il. Un problème qu'il impute à la pénurie de la tuberculine. «Un vaccin qui permet de déterminer le germe dans le corps du malade car, explique-t-il, au-delà de l'âge de 5 ans, l'enfant vacciné au BCG ne possède plus les anticorps à même de le protéger, notamment ceux du milieu rural en butte à la malnutrition». La tuberculose extra-pulmonaire, avertit-il, est une pathologie multidisciplinaire dans la mesure où elle touche tous les organes, toutes les spécialités. Elle est à cheval entre le secteur hospitalier et de santé publique (ORL, pneumologie, gynécologie). Il préconise de ce fait que des passerelles fluides et organisées soient dressées entre les secteurs hospitaliers (pour le suivi) et extrahospitaliers (EPSP). Il recommande une vigilance de tous les instants.