Organisée à l'initiative de la direction de la Culture, une rencontre en hommage à l'enfant terrible de l'art pictural mostaganémois vient de se dérouler à la maison de la culture Ould Abderrahmane Kaki. Le vernissage s'est déroulé en présence de plusieurs artistes venus d'autres régions d'Algérie. C'est en compagnie du recteur de l'université de Mostaganem que le nouveau président de l'APW aura procédé à l'inauguration de l'exposition. Ce sont plus d'une cinquantaine d'œuvres que les nombreux invités auront le loisir de contempler. Mais c'est incontestablement les 11 lithographies de Mohammed Khadda qui feront sensation auprès des amateurs et des artistes professionnels venus en force honorer l'un des leurs. Cette divine surprise, on la doit à perspicacité du néo miniaturiste Hachemi Ameur qui a été le premier à signaler la présence de ces chefs-d'œuvre au niveau des caves de la mairie de Mostaganem. Le relais sera ensuite assuré par la direction de la Culture qui délèguera la responsable de la bibliothèque afin de s'assurer de la présence de ces œuvres authentiques. Une fois les lithographies retrouvées et authentifiées, interviendra un échange de courrier entre la directrice de la Culture et le nouveau maire de Mostaganem. Ce dernier ne fera aucune objection au prêt de ces œuvres le temps de l'exposition. C'est bien grâce à toutes ces bonnes dispositions que les participants à cet hommage, qui aura duré 3 jours, ont pu voir de très près le travail si original de Khadda. Même des membres de sa famille venus en force ne manqueront pas de remercier les organisateurs pour cet hommage tardif mais combien réparateur. Car en sus de l'exposition, les organisateurs se sont appliqués à concocter un programme étoffé et multiforme. C'est ainsi que grâce à Mohamed Ghobrini, enseignant à l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger, les participants ont eu le loisir de voir de précieux extraits d'une conférence que Nadjette Khadda, l'épouse du peintre, avait donnée à Alger en 2011. D'une durée de 25 minutes, l'extrait a permis au public de prendre connaissance des aspects jusque-là méconnus de la vie et de l'œuvre de Mohammed Khadda. Dans la bouche de celle qui fut son épouse et sa confidente, ce sont à la fois sa proximité et sa complicité avec Benanteur, mais aussi sa grande rigueur professionnelle qui seront partagées par l'ensemble des présents dans cette petite salle de projections de la maison de la Culture. Un lieu de convivialité qui se transformera rapidement en un véritable forum de discussion autour de Khadda et de son œuvre. Une œuvre qui fera également l'objet d'une communication de l'artiste-peintre Abderrahmane Aïdoud. Une intervention qui sera relayée par un artiste venu de Tlemcen qui parviendra à émouvoir le public en lisant une lettre manuscrite que Khadda lui avait envoyée. C'est la voie nouée qu'un participant se prêtera à la lecture de ce document inédit que les présents recevront comme une offre céleste. Avec la réapparition de ces 11 lithographies, les organisateurs ont parfaitement réussi dans une entreprise qui paraissait bien ardue. Comme quoi, «à cœur vaillant rien d'impossible». Mohammed Khadda méritait bien une telle manifestation.