En se rendant compte que leurs multiples démarches auprès des autorités locales et les différentes institutions n'ont pas abouti, les médecins contestataires de l'EPSP (Etablissement public de santé de proximité) de Bou Ismaïl (Tipasa) avaient décidé de remettre leur requête au secrétariat du département ministériel de M. Ziari. Le chef de cabinet du ministre de la Santé avait accusé réception de leur courrier le 27 janvier dernier (document avec cachet en notre possession, ndlr). Plus de 170 praticiens sont employés par l'EPSP de Bou Ismaïl. Les médecins mécontents rappellent une série d'articles de loi et du statut particulier du médecin, d'une part, et d'autre part de l'instruction n°007 MSP/Cab du 07/01/1998, relative aux modalités d'application du décret exécutif n°97-437 du 17/11/1997, qui ne sont pas appliqués malheureusement au sein de leur EPSP, en raison de la loi du silence. «Nous sommes conscients que le projet de création des pools de garde, qui serait applicable à partir du mois de février 2013, nous disent-ils, n'est en réalité qu'un subterfuge qui permet aux praticiens privilégiés de notre EPSP de perpétuer la situation insoutenable, de surcroît instaurée et entretenue grâce aux complicités des responsables locaux de notre secteur, au détriment de l'intérêt général», précisent-ils. L'inéquitable liste des gardes établie par le comité de garde et signée par le directeur de l'EPSP est à l'origine de cette détestable atmosphère qui règne au niveau des polycliniques de Bou Ismaïl, Fouka et Attatba. La Direction de la santé de la wilaya de Tipasa ne semble pas concernée par cette situation. Plusieurs dizaines de médecins «chanceux» ne figurent pas sur les listes de garde. «L'établissement des listes des gardes ne relève pas de mes prérogatives», avait affirmé le directeur de l'EPSP de Bou Ismaïl à l'un de nos confrères. Or, ce même directeur de l'EPSP avait signé la liste des médecins de garde le 27 janvier dernier (document en notre possession, ndlr). Ce qui irrite le groupe de médecins contestataires, c'est cette persistance «des intouchables» dans la gestion des listes de garde, sachant que l'effectif global des praticiens pour toutes les infrastructures de l'EPSP de Bou Ismaïl s'élève à 170 et non pas à une trentaine. «Chaque médecin est concerné par les gardes, nous demandons à notre ministre de dépêcher une commission pour constater les faits et remettre de l'ordre», concluent-ils.