Le Gourara est, sans aucun doute, l'une des régions d'Algérie les plus singulières, non seulement par le charme exquis de ses ksour enfouis dans de luxuriantes palmeraies, mais aussi par l'accueil qui reste l'offre la plus importante. Chaque ksar est indépendant. Il est organisé comme une petite ville, dont les activités se déroulent à l'intérieur des murs d'enceinte et où la place centrale relie les ruelles qui séparent les maisons. En général, les habitants d'un ksar appartiennent tous plus ou moins à la même ethnie, voire la même tribu. Les maisons ksouriennes sont organisées vers l'intérieur. La porte d'entrée est généralement la seule ouverture vers l'extérieur, l'histoire de ces ksour remonte aux VIIe et VIIIe siècles selon les historiens. Longtemps fermée au tourisme après les années douloureuses qui ont coupé l'Algérie du reste du monde, Timimoun se veut plus flamboyante que jamais. Voyager à Timimoun, c'est se laisser ensorceler par le chant rituel de l'Ahellil. Cette psalmodie sacrée qui n'existe nulle part ailleurs, au point où l'Unesco l'a inscrite au patrimoine mondial. Le paysage s'enrichit de teintes multiples. Nous retrouvons cette charge d'images qui crée des effets sonores et rythmiques. La célébration de la naissance du Prophète de l'Islam (QSSSL) donne lieu à une fête extraordinaire, le «sboue». Après une tournée des quatre grands marabouts locaux, une foule, entre 35 000 et 40 000 personnes, converge le septième jour vers le tombeau de Sidi El Hadj Belkacem. Les étendards flottent, le baroud tonne. Des troupes folkloriques et notamment les «Esshab El baroud», les chameliers et les troupes de tbal font le show. Une foule compacte est venue à la rencontre de toutes ses troupes et ses cavaliers vêtus de tenues de parade. Gourara ouvre ainsi ses portes à des vagues humaines venues des quatre coins du pays. Le patrimoine immatériel (traditions locales, folklore, modes de vie spécifiques…) est un élément essentiel de valorisation dans le cadre d'une approche globale et intégrée dans le tourisme saharien. Ce patrimoine peut constituer un puissant facteur d'attractivité de ses régions, de par sa diversité et sa richesse et le ressort de l'animation touristique dans le Sahara. M'hamed Selkh, président de l'Office du tourisme de Timimoun, qualifie la région de «huitième merveille du monde». Exagération ? Imagination fertile ? Il faut y avoir mis les pieds pour mesurer la signification profonde de cette déclaration. «Il y aurait tant de choses à dire, beaucoup d'écrivains ont déjà, et de belle façon, écrit des choses si admirables sur la région que l'on ne peut guère que s'inspirer de leurs textes», dira-t-il. Les infrastructures d'accueil dans cette région sont caractérisées par l'unique hôtel public, Le Gourara, classé trois étoiles, chef-d'œuvre de l'architecte Pouillon, construit en 1976 et qui fait actuellement l'objet d'une profonde rénovation. Il a été rattaché à la chaîne El Djazaïr pour espérer le mettre à niveau et envisager de l'inclure dans le tourisme des circuits. Le baroud tonne, une merveille s'offre à nos yeux L'hôtel Ksar Massine, appartenant à un privé, est venu enrichir l'offre (capacité 88 lits/36 chambres et 8 suites). Son restaurant peut servir jusqu'à 150 couverts. Inspectant les travaux de restauration de l'hôtel Gourara, le secrétaire d'Etat chargé du Tourisme a insisté sur le respect du cachet architectural typique de la région et l'accélération du rythme des travaux, lancés en avril 2011, pour le réceptionner en prévision de la prochaine saison touristique saharienne. Cette opération de restauration, pour laquelle a été consacrée une enveloppe de 120 millions de dinars, porte sur la réhabilitation de l'ensemble des pavillons de cette structure d'une capacité de 116 lits. Le nouveau positionnement du tourisme d'Adrar implique une mise en œuvre reposant sur les cinq dynamiques fondatrices du tourisme algérien. La valorisation de la destination vise à accroître l'attractivité et la compétitivité. Le développement des pôles et villages touristiques d'excellence passe par la rationalisation de l'investissement. Le déploiement d'un plan qualité tourisme (PQT) est nécessaire pour le développement de la qualité de l'offre touristique nationale, intégrant la formation et l'éducation à l'excellence et aux technologies de l'information et de la communication, en cohérence avec l'évolution du produit touristique dans le domaine. La promotion de la transversalité et de la cohérence dans l'action est aussi vitale par l'articulation de la chaîne touristique et la mise en place d'un partenariat public-privé. Enfin, la définition et la mise en œuvre d'un plan de financement opérationnel sont une approche qui a pour but de soutenir les activités touristiques et les promoteurs-développeurs et attirer les grands investisseurs nationaux et internationaux. Adrar peut appuyer son tourisme sur de nombreuses fêtes locales traditionnelles et événements assurant une veille permanente, un marquage dans la mémoire du visiteur. Ces fêtes sont également des supports possibles à la valorisation d'un tourisme culturel et cultuel ou de mémoire. Ici, l'histoire se raconte en vestiges. Chaque escale est une invitation à la découverte. Le désert exerce une forte fascination et une pittoresque magie qu'on ne peut exorciser qu'en couchant des mots sur du papier. Les amoureux du désert s'appliquent à en saisir l'atmosphère, du grain de sable à l'étoile lointaine, qui s'en dégage, et à capter leurs tonalités, leurs musiques changeantes, et leurs rapports. Le Sahara légendaire, lieu authentique, où le temps semble s'être arrêté, ne laisse personne indifférent. Le touriste découvre la symbiose des éléments fondamentaux, unis dans une rotation élévatrice qui le projette au-delà du regard, vers d'autres éblouissements. L'instinct du voyage se réveille…