Notre correspondant à El Tarf était pour la seconde fois, hier, à la barre du tribunal d'El Kala pour répondre pour une plainte en diffamation, la cinquième pour notre journaliste, déposée par le wali d'El Tarf à cause d'un article paru le 22 février dernier intitulé « Une session peu ordinaire » qui relatait et commentait une session de l'APW. Après s'être encore interrogé si les journalistes ont le droit ou non de commenter les faits qu'ils rapportent, l'audience s'est focalisée sur le mot « clochardisation » employé dans la phase suivante de l'article : « Jusque-là ça va, c'est le discours habituel qui manifestement ignore toujours les émeutes cycliques, le fort taux de chômage, ce qui fait fuir les investisseurs et la clochardisation générale qui singularise la wilaya ». Pour la partie civile, la diffamation est là, car « la clochardisation » dont il est question signifie que les responsables de la wilaya sont les clochards. Une lecture, bien entendu, rejetée par la défense qui a demandé à ce que l'opinion du tribunal s'établisse sur une lecture exacte et une interprétation correcte des écrits du journaliste, quitte à faire appel à un traducteur officiel. La défense de notre collaborateur, constituée d'un collectif d'avocats, a montré également que cette affaire, sans réel fondement, procède du harcèlement judiciaire dans le but d'étrangler une voix qui s'est fait l'écho des préoccupations quotidiennes des populations en leur rendant compte des péripéties de l'APW. L'affaire a été mise en délibéré et la prochaine audience est fixée au 24 avril. Rappelons que notre correspondant répond également pour quatre affaires en diffamation devant le tribunal d'El Tarf.