La wilaya d'Alger, qui a mis en place un plan de recensement du vieux bâti (systèmes d'informations géographiques), a décidé de reprendre en priorité la réhabilitation des immeubles du centre-ville. Avec le retour des pluies, le risque de voir des immeubles menaçant ruine (IMR) s'effondrer, augmente. Des familles ont été contraintes, ces derniers jours, d'abandonner leur maison et trouver refuge momentanément chez des parents ou des connaissances. D'autres, habitant à la rue Rachid Zerabib à Bab El Oued, craignant l'effondrement de leur immeuble, se sont réfugiés dimanche dans un café. «15 familles sont sorties, hier, (avant-hier, Ndlr) précipitamment de leur immeuble. Il leur était impossible de rester quelques heures de plus. Ces personnes n'avaient pas où aller et c'est le gérant d'un café qui s'est chargé de les accueillir. Il a refusé des clients. Des solutions urgentes doivent être trouvées pour ces familles qui ne vont pas vivre dans ce café éternellement», signale Aoufi Kamel, président de l'association Immeubles menaçant ruine (IMR), hébergée dans les locaux de l'association de quartier, SOS Bab El Oued. L'immeuble abandonné est classé rouge 5. «Les équipes du CTC sont venues à trois reprises. Elles ont ordonné l'évacuation des lieux en raison du risque imminent sur les occupants. Au moins 37 immeubles ont été classés dans la catégorie rouge 4, dont 10 se trouvent dans un état de dégradation très avancée. Les familles des rues Zerabib, Saïd Touati (39/42), Brahim Gharafa, Dey, entre autres, côtoient la mort chaque jour. Un vieil homme a été hospitalisé après l'effondrement du pan d'un mur», signale le président de l'association, qui assure que l'APC a déclaré son impuissance et le wali délégué «s'en remet» toujours au wali d'Alger. «L'APC n'a rien programmé pour nous. Ni quota de chalets ni logements. L'APC, dans le cas où un malheur arrive, est pourtant responsable. Nous tenons responsables les autorités», relève M. Aoufi. L'APC de Bab El Oued n'est pas la seule à connaître ce phénomène. A La Casbah, une septuagénaire est morte dans l'effondrement de sa douéra. Des blessés ont été signalés également à Belouizdad, Sidi M'hamed et El Harrach. La wilaya d'Alger, qui a mis en place un plan de recensement du vieux bâti (systèmes d'informations géographiques), a décidé de reprendre la réhabilitation des immeubles du centre-ville. «Les promesses faites par les responsables locaux ne valent rien. La wilaya prend en charge uniquement les occupants des bidonvilles. Les 200 familles des bidonvilles de Bologhine seront prises en charge. Nous, nous serons les oubliés de ces opérations. Mais nous n'allons pas nous taire», menace M. Aoufi.